La Bourse de New York, qui a continué de profiter des bons résultats diffusés par les entreprises, va s'en remettre la semaine prochaine à la banque centrale américaine (Fed), sous pression pour agir alors que la reprise semble battre de l'aile.
"On reste dans cette mini-tendance à la hausse, ou du moins dans cette phase de correction de la pression extrême à la baisse" subie par les marchés boursiers au deuxième trimestre, constate Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
"Il est difficile de dire si ça va continuer, parce que les indicateurs économiques restent sur une tendance négative, et qu'on arrive à la fin de la saison des résultats d'entreprises, donc on perd un facteur positif".
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a gagné 1,79%, terminant vendredi à 10.653,56 points. Il avait fini jeudi à son plus haut niveau depuis la mi-mai.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a progressé de 1,50% à 2.288,47 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 1,82% à 1.121,64 points.
Les échanges ont continué d'être animés par la publication de nombreux résultats de sociétés, qui ont annoncé dans leur grande majorité des profits trimestriels meilleurs que prévu.
"C'est la micro-économie qui l'emporte sur la macro, puisque ce sont les entreprises qui vont permettre aux Etats-Unis de revenir à une croissance satisfaisante", résume Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Les indicateurs économiques américains, eux, ont soufflé le chaud et surtout le froid.
Même meilleures que prévu, les deux statistiques publiées lundi, séance sur laquelle le Dow Jones a engrangé la plupart des gains de la semaine (+1,99%) restent moroses: quasi stabilité des dépenses de construction, et recul de l'indice des directeurs d'achats du service manufacturier.
Les chiffres mensuels de l'emploi ont confirmé vendredi la faiblesse de la reprise économique. Ils ont fait état de fortes destructions d'emplois en juillet (-131.000), avec dans le seul secteur privé des créations plus faibles qu'espéré (+71.000).
Ces chiffres "vont probablement avoir pour conséquence l'adoption de nouvelles mesures de relance par la Fed, le gouvernement et le Congrès", a avancé John Stoltzfus, de Ticonderoga Securities, dans une note à ses clients. Le marché sera donc particulièrement attentif à la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, mardi, point d'orgue d'une semaine peu chargée par ailleurs en indicateurs économiques.
Les investisseurs se demandent si la banque centrale ne va pas se décider à adopter de nouvelles mesures de soutien à l'économie, avec de nouvelles interventions sur les marchés, notamment obligataires. Ces "rumeurs (...) expliquent une bonne partie de la remontée de la Bourse, donc si les statistiques restent relativement faibles, et que la Fed ne fait rien, il est difficile de dire si la hausse va se poursuivre", estime Gina Martin.
"Il est clair que l'emploi reste le principal problème des Etats-Unis", reconnaît Gregori Volokhine. "Ce serait le moment d'annoncer des plans d'aide à l'emploi. Le fait qu'on ait des élections (législatives, en novembre) renforce la probabilité que les démocrates s'activent, parce que ce sera très difficile pour eux".
Les principaux indicateurs de la semaine sont attendus vendredi, avec les ventes de détail en juillet, l'évolution des prix à la consommation en juin et l'indice de confiance de l'Université du Michigan pour août.