Le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën commence à voir ses efforts d'économies et de restructuration porter leurs fruits, avec une perte nette divisée par près de deux au premier semestre, ce qui l'a conduit à améliorer un peu sa prévision pour 2013.
La perte nette a atteint 426 millions contre 818 millions un an auparavant, selon un communiqué.
La perte opérationnelle du groupe a été légèrement creusée à 65 millions d'euros contre 51 millions. Celle de sa division automobile, toujours fragile, a en revanche été réduite pour passer de 657 millions d'euros à 510 millions grâce à la vente de davantage de véhicules à forte valeur ajoutée, au lancement de plusieurs nouveaux modèles, à une amélioration des coûts de production et à une réduction des coûts de recherche et développement.
Le chiffre d'affaires a reculé de 3,8% à 27,7 milliards d'euros, conséquence de la baisse des immatriculations. PSA réalise 59% de ses ventes en Europe où le marché est morose mais il espère toujours la réduire à 50% d'ici 2015.
Le flux de trésorerie opérationnelle, hors frais de restructuration et éléments exceptionnels de 254 millions, est positif à 203 millions d'euros.
La dette nette s'élève à 3,3 milliards et la sécurité financière est en hausse à 11,8 milliards (trésorerie, actifs financiers et lignes de financement non tirées), ce qui a fait dire au président du directoire Philippe Varin lors d'une conférence d'analystes que la question d'une éventuelle augmentation de capital, évoquée par la presse, "n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant".
"Nous voyons les premiers signes de redressement", a-t-il estimé.
Ceci conduit le numéro un automobile français à se montrer un peu plus optimiste pour 2013. Sa consommation de liquidités a atteint 3 milliards d'euros l'an dernier et il comptait jusqu'à présent diviser ce chiffre par deux cette année, avec un retour à l'équilibre de sa trésorerie opérationnelle fin 2014.
Il espère désormais la réduire "au moins par deux", a fait savoir son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d'une conférence téléphonique. "Cette réduction devrait se poursuivre de manière très significative en 2014", a-t-il ajouté.
A la Bourse de Paris, ces annonces ont été bien accueillies: l'action a bondi de près de 9% à l'ouverture.
PSA a lancé il y a un an une série de mesures pour redresser la barre, avec la suppression de plus de 11.200 emplois dans l'Hexagone entre mai 2012 et mai 2014, la fermeture de l'usine d'Aulnay en région parisienne en 2014, la réduction des investissements, la cession d'actifs et la négociation d'un accord de compétitivité pour ses usines françaises.
Le plan de redressement du constructeur à l'horizon 2015 se déroule comme prévu, a indiqué M. Varin.
"A fin décembre, nous pensons que 3.500 personnes auront quitté l'entreprise", a-t-il dit. Quant à l'accord de compétitivité, il devrait permettre de faire tourner les usines françaises à plein "d'ici trois ans" et d'économiser 50 millions cette année puis 81 millions en année pleine, a précisé M. Varin.
A présent, "nos efforts doivent se poursuivre pour confirmer le rebond industriel et commercial du groupe, a-t-il insisté.
Le constructeur a obtenu mardi le feu vert définitif de la Commission européenne pour une garantie de l'Etat français de 7 milliards d'euros pour sa filiale bancaire, Banque PSA Finance (BPF). Le Wall Street Journal a évoqué récemment la possibilité que PSA puisse céder une partie de sa banque à l'espagnole Santander. "Nous n'excluons pas de partenariats quand il y a une logique à cela, tout le reste, ce sont des rumeurs", a commenté M. Varin.