Le Premier ministre français François Fillon est arrivé jeudi au Japon pour un bref séjour visant à tenter de rassurer les investisseurs locaux sur la stabilité de la zone euro.
Après une nuit à Tokyo, dans les locaux de la résidence de l'ambassadeur de France, le chef du gouvernement interviendra vendredi devant un parterre de plusieurs centaines d'hommes d'affaires japonais.
Il a prévu de faire de la "pédagogie" pour tenter de les convaincre que les plans d'austérité lancés par les pays européens permettront d'éviter un naufrage du type de celui vécu par la Grèce.
Le gouvernement français s'est engagé à ramener son déficit public de 8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, un record, à 6% en 2011 et 3% en 2013, en prenant des mesures d'économie budgétaire draconiennes, à l'image de plusieurs grands pays comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
L'importance de la dette contractée par les Etats européens, qui les contraint à l'austérité budgétaire, conjuguée à une crise financière latente, fait notamment craindre aux investisseurs une longue période de croissance molle, comme celle qu'a connue le Japon dans les années 1990.
François Fillon, qui est accompagné de la ministre de l'Economie Christine Lagarde et du président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet, rencontrera ensuite le Premier ministre japonais de centre-gauche Naoto Kan.
Arrivé il y a un peu plus d'un mois à son poste, ce dernier sort fragilisé de sa récente défaite aux élections sénatoriales, qui va compliquer son programme de réformes budgétaires et fiscales destinées à réduire la dette nippone, elle aussi colossale.
François Fillon, qui connaît bien le Japon pour s'y être rendu à plusieurs reprises, notamment en tant que Premier ministre en avril 2008, s'envolera ensuite pour la Nouvelle-Calédonie, à 7.000 km au sud, pour une visite de trois jours.