La ministre des Finances Christine Lagarde a rejeté jeudi l'idée d'un tarif social sur l'essence, lancée par le député Verts Yves Cochet pour contrer la hausse du prix des carburants à la pompe, en faisant valoir la nécessité de "tenir les finances publiques".
"On ne peut pas prendre des mesures de ce type-là à une époque où l'on doit impérativement tenir les finances publiques", a déclaré Mme Lagarde sur France Info.
"Il faut que la croissance reparte et que les finances publiques soient assainies", a insisté la ministre des Finances.
Le gouvernement, selon elle, "doit restreindre la dépense" et ne pas "faire "couler le déficit" en prenant "des positions qui nous mettraient vraiment en danger sur la scène internationale et financière".
Mme Lagarde a cependant observé que des tarifs sociaux étaient déjà proposés pour l'électricité, le gaz et, désormais aussi, le téléphone mobile.
Le député Verts Yves Cochet a proposé mercredi d'instaurer de manière provisoire pour 2011 un tarif social sur le carburant afin de faire face à la flambée des prix de l'essence qui ont atteint la semaine dernière des records historiques.
Mme Lagarde avait quant à elle déjà exclu toute baisse des taxes liées aux carburants, de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) comme de la TVA.
La ministre des Finances a par ailleurs indiqué qu'au regard des conclusions de l'enquête demandée à l'Observatoire des prix et des marges sur les carburants, elle pourrait appeler les intervenants de la filière qu'elle réunira d'ici à la fin du mois à se montrer "mesurés".
"Je demanderai à l'ensemble des intervenants de la filière d'être mesurés dans leurs prises de marges et de ne pas les augmenter à l'occasion de l'augmentation du prix à la production", a-t-elle déclaré.
Selon la ministre des Finances, le G20 présidé cette année par la France doit par ailleurs "impérativement" parvenir à "encadrer" une spéculation qui n'est "pas acceptable" sur les marchés dérivés du pétrole.
"On s'aperçoit depuis le mois de janvier qu'il y a une augmentation très significative de l'activité spéculative sur le marché des dérivés (du pétrole), les achats de +futures+ (achats différés) et ce n'est pas acceptable", a dit Mme Lagarde.
"Il faut impérativement qu'au niveau du G20, en accord avec l'ensemble des partenaires, notamment les pays où se forment les marchés de la spéculation, on arrive à encadrer ces mouvements spéculatifs qui sont un accélérateur de hausse", a-t-elle enchaîné.