par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - GDF Suez a publié jeudi des performances opérationnelles en baisse au titre du premier semestre, pénalisées par un climat très doux en France, un marché de l'électricité toujours déprimé en Europe et l'arrêt de deux réacteurs nucléaires en Belgique.
Le producteur et distributeur de gaz et d'électricité a confirmé dans un communiqué son objectif de résultat net récurrent part du groupe compris entre 3,3 à 3,7 milliards d'euros en 2014, qu'il prévoit cependant toujours d'ajuster pour tenir compte de l'arrêt -au moins jusqu'à l'automne- des réacteurs belges de Doel 3 et Tihange 2.
"Nous nous attendons à être proches du bas de notre prévision (...), même dans le cas où les deux réacteurs belges redémarraient après l'automne", a déclaré son PDG, Gérard Mestrallet, lors d'une conférence avec les analystes.
Comme indiqué en juin, GDF Suez estime à environ 40 millions d'euros par mois l'impact sur son résultat net récurrent du non fonctionnement des deux centrales, arrêtées pour des tests de sûreté.
Gérard Mestrallet a en outre déclaré que le groupe avait étudié des dossiers d'acquisitions représentant un montant total de 20 milliards d'euros au cours du premier semestre.
GDF Suez continuera d'être sélectif et n'envisage toujours pas de grosse opération, a-t-il toutefois ajouté, rappelant que le groupe prévoyait de dépenser deux à trois milliards d'euros par an en moyenne dans des acquisitions au cours des trois prochaines années, qu'il financera par des cessions.
En matière de dividende, le groupe prévoit toujours pour 2014 un taux de distribution de 65% à 75%, avec un minimum de 1 euro par action payable en numéraire et il confirme tabler sur des investissements nets compris entre 6 et 8 milliards d'euros.
GDF Suez a enregistré au premier semestre un résultat net récurrent part du groupe de 2,1 milliards (-12,6%), un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 6,6 milliards (-14,2%) et un chiffre d'affaires de 39,4 milliards (-6,3%).
LA SUCCESSION DE MESTRALLET EN QUESTION
Son résultat net part du groupe, freiné par des dépréciations au premier semestre 2013 et cette fois dopé par notamment par des réévaluations d'actifs, progresse en revanche de 51,2% à 2,6 milliards d'euros.
Corrigés du climat en France et d'une hausse rétroactive des tarifs du gaz enregistrée en 2013, l'Ebitda est quasi stable en variation organique à -0,3% et le résultat net récurrent part du groupe progresse de 6,7%.
La dette nette baisse de 3,2 milliards d'euros à 26,0 milliards à fin juin par rapport à fin 2013, sous l'effet notamment d'une hausse de 12,1% du cash flow des opérations (5,6 milliards).
Avant ces annonces, l'action GDF Suez a clôturé en baisse de 1,66% à 19,25 euros, enregistrant une hausse de 12,6% depuis le début de l'année après +9,8% en 2013.
Le quotidien Les Echos a par ailleurs rapporté jeudi que le conseil d'administration de GDF Suez pourrait accélérer le plan de succession du PDG, Gérard Mestrallet, dont le mandat s'achève théoriquement en mai 2016, afin de trouver une solution dès 2015.
GDF Suez n'a pas commenté ces informations.
Le groupe a accusé au titre de 2013 une lourde perte de 9,7 milliards d'euros après avoir dû déprécier des actifs, essentiellement européens.
Plombé par la baisse des prix de marché de l'électricité en Europe, résultat des surcapacités et d'une faible demande, il a fait savoir début 2014 que la dépréciation -de 14,9 milliards d'euros- traduisait sa conviction d'une crise "durable et profonde" des centrales électriques thermiques et des capacités de stockage de gaz du Vieux Continent.
(Edité par Jean-Michel Bélot)