Entrée en fanfare dans le coeur de la saison des résultats d'entreprises avec un Dow Jones qui a franchi le seuil des 10.000 points, la Bourse de New York aborde la semaine prochaine plus prudente et plus exigeante face aux nouvelles économiques.
"Les gens se sentent mieux", assure Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank. "Pour le deuxième trimestre de suite, on voit un grand nombre de sociétés qui dépassent" les attentes des analystes avec leurs profits trimestriels.
"Le marché est confiant dans le fait que l'économie mondiale se reprend", ajoute-t-il.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a progressé de 1,33% à 9.995,91 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 0,82% à 2.156,80 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 1,51% à 1.087,68 points.
Point d'orgue de la semaine, l'indice vedette de Wall Street a dépassé mercredi les 10.000 points, seuil psychologique sous lequel il était plongé début octobre 2008, dans les semaines suivant la faillite dramatique de la banque d'affaires Lehman Brothers.
"C'est une très bonne nouvelle que le Dow soit passé au dessus des 10.000 points et cela a créé une espèce d'euphorie", commente Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors. "Mais ensuite, on est revenu à la réalité".
La semaine s'est achevée vendredi sur un repli de 0,67% du Dow Jones, qui n'est pas parvenu à se maintenir au dessus des 10.000 points.
Des résultats de plusieurs sociétés ont déçu les investisseurs, notamment ceux du fabricant d'ordinateurs IBM et du conglomérat General Electric, alors même que leurs bénéfices étaient supérieurs aux attentes. Plus tôt dans la semaine, le même sort avait été réservé au groupe pharmaceutique Johnson and Johnson ou à la banque Goldman Sachs, sanctionnées malgré un profit plus élevé que prévu.
"Notre sensibilité aux résultats est très élevée, on a tendance à réagir de façon excessive", note Gina Martin, de Wells Fargo Securities. "On est arrivé au point où on a besoin de voir une réelle amélioration, en particulier dans les commentaires des sociétés quant aux perspectives".
Alors que le Dow Jones affiche un rebond de 55% depuis ses planchers touchés en mars, "l'optimisme devient plus difficile à justifier".
"Les entreprises ne peuvent pas continuer à réduire leurs coûts", renchérit Hugh Johnson. "Pour que leurs bénéfices s'améliorent, elles doivent voir leurs ventes progresser".
Les investisseurs continueront de réagir la semaine prochaine à un flot ininterrompu de résultats d'entreprises, parmi lesquelles, entre autres, le groupe informatique Apple, le chimiste DuPont, les laboratoires Pfizer et Merck, le producteurs de sodas Coca-Cola, les banques Morgan Stanley et Wells Fargo, le fabricant de produits de grande consommation 3M, l'opérateur téléphonique AT&T...
"Honnêtement les indicateurs économiques s'annoncent plutôt ennuyeux la semaine prochaine, mais les résultats vont nous garder occupés", prévient Gina Martin.