La chaîne hôtellière suisse Kempinksi espère être en mesure d'ouvrir en 2013 un établissement de cent cinquante chambres au Ryugyong Hotel de Pyongyang, un édifice pharaonique dont la carcasse reste inachevée depuis 25 ans, faute de moyens et d'investisseurs, rapportent vendredi des médias sud-coréens.
Malgré les incertitudes entourant toujours le projet, le patron du groupe genévois Kempinski affirme vouloir ouvrir partiellement l'hôtel de 105 étages et 330 mètres de hauteur en juillet ou août de l'année prochaine.
"Ce sera un complexe polyvalent dont les trois étages du bas abriteront le lobby, des restaurants et un centre commercial. Les étages supérieurs seront réservés pour des bureaux", a expliqué Reto Wittwer, cité par le quotidien sud-coréen JoongAng.
Le journal Chosun Ilbo a confirmé les ambitions de Kempinski, qui exploite 73 hôtels cinq étoiles dans 31 pays.
Le Ryugyong hotel, une pyramide de béton et de verre dominant la capitale nord-coréenne, témoigne de la démesure du régime communiste obéissant à la doctrine du "Juché" qui combine une forte confiance en soi et une loyauté indéfectible au fondateur du pays, Kim Il Sung, mort en 1994.
La construction a été ordonnée en 1987 par l'ancien leader Kim Jong-Il, décédé en décembre dernier, et les travaux lancés trois ans plus tard avec le groupe français Lafarge. Ils sont arrêtés en 1992 et ne reprennent qu'en 2008.
Le projet est alors qualifié de "Pire chantier de construction dans l'histoire de l'humanité" par le magazine américain Esquire.
Selon Reto Wittwer, l'opérateur égyptien Orascom qui a reçu l'unique licence de téléphonie mobile de Corée du Nord en échange d'investissements dans l'hôtel, a consacré 180 millions de dollars (139 millions d'euros) à l'exécution des extérieurs et oeuvre désormais aux aménagements intérieurs.