Les dirigeants républicains de la Chambre des représentants ont finalement accepté jeudi de faire voter l'assemblée sur un compromis fiscal comme le souhaitait le président des Etats-Unis Barack Obama, a-t-on appris de source parlementaire républicaine.
Aux termes de cet accord, la Chambre va examiner une prolongation pour deux mois d'allègements fiscaux pour les salariés et des allocations chômage, déjà approuvée la semaine dernière par le Sénat, en y ajoutant des provisions en faveur des petites entreprises, selon cette source.
De son côté, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, accepterait de nommer une équipe de négociateurs pour travailler à une prolongation des cadeaux fiscaux jusqu'à la fin de l'année 2012, souhaitée par les républicains au nom de la nécessité de rassurer les opérateurs économiques.
Ce compromis devait être présenté aux représentants républicains lors d'une téléconférence jeudi en fin d'après-midi, selon la même source. La Chambre devra encore l'approuver formellement pour que le texte puisse aboutir sur le bureau de M. Obama afin qu'il le promulgue.
Le président démocrate faisait campagne sans relâche depuis le début de la semaine pour que la Chambre, où ses adversaires sont majoritaires, prolonge ce dispositif. La Maison Blanche affirmait que faute d'accord, 160 millions d'Américains verraient leurs impôts augmenter de 1.000 dollars en moyenne.
Encore jeudi midi, M. Obama avait affirmé que cette prolongation était "une question sur laquelle un nombre écrasant de personnes (étaient) d'accord dans les deux partis" démocrate et républicain.
"Cet endroit est-il devenu si dysfonctionnel que même lorsque les gens sont d'accord, on ne puisse pas agir? C'est insensé. Ca suffit", avait poursuivi le président, assurant que 30.000 Américains avaient contacté ses services pour expliquer quelles seraient les conséquences pour leur vie de tous les jours de l'expiration de ces allègements fin décembre.
Jeudi matin, le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, avait à son tour appelé les républicains de la Chambre à transiger et à voter l'extension de ce dispositif pour deux mois, affichant une rare convergence de vues avec M. Obama et isolant le président républicain de la Chambre, John Boehner.
La présidence démocrate avait lancé une campagne massive via les réseaux sociaux comme Twitter pour faire pression sur les républicains de la Chambre, qui encore jeudi matin, avaient semblé camper sur leurs positions.
L'équipe Obama pensait avoir l'avantage dans ce débat et pointait ce qui est selon elle une contradiction des républicains de la Chambre, opposés en principe à toute hausse d'impôts mais dont le refus de voter le compromis du Sénat aurait abouti à un alourdissement de la fiscalité, à l'orée d'une année électorale cruciale.
Cet énième affrontement entre M. Obama et les parlementaires républicains, devenus majoritaires à la Chambre des représentants après les élections législatives partielles de fin 2010, a conduit le président à retarder son départ pour ses vacances de Noël rituelles à Hawaii (Pacifique), son archipel natal.
Son épouse Michelle et leurs deux filles y sont déjà depuis le week-end dernier.