Plus d'une entreprise française sur deux est toujours active cinq ans après sa création, révèle une étude de l'Insee publiée jeudi, qui montre aussi que l'investissement initial réalisé dans une société par son créateur influe beaucoup sur ses chances de survie.
Parmi les 215.000 entreprises créées en 2002, 52% d'entre elles existaient toujours en 2007, précise cette étude.
Et plus le créateur investit initialement, par exemple dans l'achat de matériel ou la constitution de stocks, plus l'entreprise est pérenne. Ainsi, les entreprises créées avec au moins 80.000 euros d'investissement étaient 1,7 fois plus souvent actives en 2007 que celles créées avec moins de 2.000 euros, relève l'étude.
Pour être pérenne, l'entreprise doit se développer rapidement. Ainsi, l'embauche dès les trois premières années signifie souvent qu'elle passera le cap des cinq ans.
Si les entreprises individuelles sont majoritaires parmi les entreprises créées (55% se montent en nom propre), elles sont aussi plus fragiles: les sociétés ont 2,6 fois plus de chances de passer la première année que les entreprises individuelles, selon l'Insee.
Or le dynamisme des créations d'entreprises, observé en France au cours des derniers mois, s'est largement expliqué par la mise en place du statut de l'auto-entrepreneur. Depuis le 1er janvier 2009, ce statut permet aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour accroître leurs revenus, avec des démarches très simplifiées et un régime fiscal avantageux.
Le profil du créateur, son expérience professionnelle et ses diplômes notamment, influent aussi sur la pérennité de l'entreprise, selon l'Insee. Ainsi parmi les entrepreneurs diplômés de l'enseignement supérieur (32% des créateurs), près de six sur dix franchissent le cap des cinq ans.
De même, plus le créateur a eu le temps d'acquérir des compétences dans une activité identique à celle de l'entreprise créée, plus les chances de survie de sa société sont élevées.
Si une entreprise sur quatre se crée dans le secteur du commerce, celui des services aux entreprises - où plus d'une entreprise sur cinq s'était créée en 2002 - semble mieux se prêter à la création: les chances de pérennité y sont 1,4 fois supérieures à celles des commerces, souligne aussi l'étude.
Enfin, selon l'Insee, les entreprises créées par des jeunes (moins de 30 ans) et des femmes cessent leur activité plus rapidement. Les jeunes entrepreneurs investissement principalement dans les secteurs de la construction (21%), du commerce de détail et des réparations (17%), souligne l'Insee. Or, dans ces deux secteurs, ils sont moins diplômés que l'ensemble des créateurs de moins de 30 ans.
Concernant le taux de réussite des femmes - en 2007, 49% des entreprises créées par des femmes étaient toujours actives, contre 53% de celles créées par les hommes -, "des éléments extérieurs à l'entreprise comme la compatibilité entre vie familiale et vie professionnelle" sont peut-être à l'origine de cette différence, avance l'Insee.
Par ailleurs, "les entreprises créées par des chômeurs cessent plus rapidement: cinq ans après leur création, un peu moins d'une sur deux est toujours active", selon l'Insee.