Entre 30.000 (selon la police) et 40.000 (selon les organisateurs) personnes ont manifesté jeudi dans le centre de Bruxelles, à l'appel des trois grands syndicats belges, pour dénoncer les politiques d'austérité qui se traduisent notamment par un gel des salaires.
Une importante délégation de travailleurs des sites liégeois d'ArcelorMittal, frappés par une restructuration, et de l'usine Ford de Genk, qui fermera fin 2014, ouvrait le cortège qui a défilé entre les gares du Nord et du Midi.
Avec 30.000 à 40.000 manifestants, les syndicats dépassent leur objectif, puisqu'ils avaient estimé qu'une présence de 10.000 à 15.000 personnes serait un "succès".
"Des pensionnés, des chômeurs, des malades n'ont pas le petit minimum qui leur permet d'ajuster un peu leurs revenus", a déclaré Claude Rolin, secrétaire général de la CSC, un des syndicats appelant à cette manifestation.
Les syndicats dénoncent le gel des salaires, l'absence d'augmentation des allocations sociales ou du salaire minimum.
Les syndicats n'ont pas appelé à une grève générale, néanmoins les transports publics ont été perturbés jeudi matin dans la capitale belge, en Wallonie (sud) et en Flandre (nord). En revanche, les trains roulaient pratiquement normalement et les aéroports n'étaient pas perturbés.
La mobilisation a également eu des conséquences dans certaines grandes entreprises, notamment à la Fabrique Nationale (FN) d'armement, en région liégeoise (sud-est), où la grève était totale, ou encore à la Sonaca (construction aéronautique et aérospatiale), dans la région de Charleroi (sud-ouest).
Les syndicats entendaient mettre la pression sur le gouvernement dirigé par le socialiste Elio Di Rupo --mais qui compte également des libéraux et des démocrates chrétiens-- qui a imposé un gel des salaires pour réduire les déficits et renforcer la compétitivité des entreprises.
"Le PS évite au gouvernement de changer de cap dans le mauvais sens. On a dit non à ceux qui voulaient reculer l'âge de la pension ou remettre en cause l'indexation automatique des salaires", a répliqué dans la presse le président du Parti socialiste francophone, Paul Magnette.
Les représentants des travailleurs sont également engagés dans un bras de fer avec le patronat, avec lequel il ne parviennent pas à conclure un accord permettant malgré les balises mises par le gouvernement d'améliorer les conditions de travail.
La Fédération des Employeurs de Belgique (FEB), qui plaide pour la modération salariale et des allègement de charges, a sans surprise condamné jeudi la manifestation. "Il est grand temps d'arrêter de mener des actions et d'opter résolument pour des solutions opérationnelles!", a déclaré son directeur, Pieter Timmermans.