Le groupe bancaire Lloyds Banking Group (LBG) a admis jeudi être "en discussions avancées" avec les autorités britanniques sur des alternatives au plan de protection gouvernemental des actifs, tout en disant ne pas s'attendre à un fort impact d'éventuelles exigences de Bruxelles à son égard.
La banque, objet de nombreuses spéculations dans la presse ces dernières semaines, est possédée actuellement à 43% par le gouvernement britannique.
Elle a confirmé tenir en ce moment des discussions avec le ministère des Finances, UKFI, qui abrite toutes les participations de l'Etat dans les banques partiellement ou totalement nationalisées, et l'Autorité des services financiers (FSA), au sujet d'alternatives à sa participation au plan gouvernemental de protection des actifs (GAPS).
LBG, issue de la fusion dans l'urgence cet hiver de Lloyds TSB et HBOS, avait initialement prévu de placer 260 milliards de livres (285 milliards d'euros) d'actifs toxiques dans le GAPS. Mais cela aurait été en échange d'une montée au capital de l'Etat à hauteur d'environ 60%.
Pour éviter cela, Lloyds tente, selon la presse, de lever 25 milliards de livres. Le ministère des Finances, selon le Financial Times de jeudi, serait d'accord, mais après un test de l'état d'esprit du marché par Lloyds et ses banques.
Dans le communiqué, Lloyds ne donne pas de détail sur ses projets, tout en confirmant que cette levée de capital pourrait prendre la double forme d'une augmentation de capital et de la conversion de titres existants.
Lloyds indique s'attendre à payer de toute façon une indemnité au gouvernement, en rétribution de la garantie implicite dont elle a bénéficié depuis qu'elle a manifesté l'intention de participer au plan de protection des actifs.
Il y a deux semaines, une source proche du dossier avait qualifié cette indemnité "d'importante" auprès de l'AFP. Le Daily Telegraph avait évoqué la somme d'au moins un milliard de livres (1,1 milliard d'euros).
La banque a réagi par ailleurs aux inquiétudes de la presse, alors que la Commission européenne doit bientôt dire quelle restructuration elle exigera d'elle en échange de l'aide d'Etat reçue pendant la crise. La profonde transformation qu'a dû s'imposer la néerlandaise ING avait inquiété les marchés cette semaine.
Lloyds a précisé jeudi être également "en discussions avancées" avec la Commission européenne. Mais, "d'après les discussions que nous avons eues à ce jour, nous pensons que les termes finaux du plan de restructuration, y compris les ventes d'actifs qui pourraient être demandées, n'auront pas un impact important sur le groupe", souligne-t-elle dans son communiqué.
La chaîne d'information en continu Sky News a indiqué qu'elle croyait savoir que les cessions actuellement discutées avec la Commission concernaient la filiale écossaise de Lloyds TSB, les 164 succursales de la banque Cheltenham & Gloucester et la banque en ligne Intelligent Finance.
LBG, qui indique "opérer dans des conditions satisfaisantes" actuellement, pense, quoi qu'il en soit, toujours pouvoir obtenir des synergies de plus d'un milliard et demi de livres d'ici à la fin de 2011.