Le Premier ministre portugais José Socrates a annoncé vendredi soir à Bruxelles son intention de renforcer son programme d'austérité et de reporter certains investissements publics afin d'accélérer la réduction du déficit public en 2010, rapporte samedi la presse portugaise.
"Le gouvernement a décidé de réduire le déficit cette année à 7,3% du PIB", améliorant ainsi de un point l'objectif des 8,3% fixés dans son programe de stabilité et de croissance, a déclaré M. Socrates, dans des déclarations aux medias portugais à l'issue du sommet européen.
En 2009, le déficit public portugais a atteint un niveau historique de 9,4% pour une dette à 76,6% du PIB qui devrait s'alourdir à 86% du PIB cette année, soit plus de 142 milliards d'euros.
Pour renforcer la réduction du déficit, le Premier ministre socialiste portugais a annoncé le report de plusieurs grands investissements publics, comme la construction du nouvel aéroport de Lisbonne ou d'un troisième pont sur le fleuve Tage devant permettre notamment au futur TGV Madrid-Lisbonne de rejoindre la capitale portugaise.
M. Socrates a réaffirmé que seuls seraient reportés "les investissements publics qui n'ont pas encore été adjugés, comme par exemple le troisième pont ou l'aéroport".
"Ces travaux restent absolument indispensables à la modernisation du pays mais je pense qu'il est raisonnable que la situation financière se stabilise afin de pouvoir les lancer", a ajouté M. Socrates, alors que les craintes d'une contagion de la crise grecque au Portugal se sont encore accrues depuis la dégradation de la note de sa dette la semaine dernière par l'agence Standard&Poor's.
Cette annonce du Premier ministre socialiste intervient après que plusieurs hauts responsables du pays, notamment le chef de l'Etat Anibal Cavaco Silva mais aussi le gouverneur de la Banque du Portugal Vitor Constancio, eurent appelé à un réexamen des investissements prévus en raison de la crise budgétaire.
M. Socrates a également annoncé qu'il allait discuter avec le chef du principal parti de l'opposition de droite, Pedro Passos Coelho, de "nouvelles mesures" de consolidation budgétaire afin qu'elles puissent être adoptées "à court terme".
En dépit des appels de l'opposition, le gouvernement portugais a en revanche décidé de maintenir le projet du TGV Lisbonne-Madrid, dont le premier contrat de construction doit être signé samedi.