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Un 1er mai placé sous le signe de l'austérité

Publié le 01/05/2012 13:15
Mis à jour le 01/05/2012 19:10

Sous le signe de l'austérité et sur fond de crise du modèle social européen, les traditionnels défilés ont marqué le 1er mai en Europe et dans le reste du monde, mobilisant notamment plus de 100.000 manifestants en Espagne.

Les Espagnols ont défilé dans 80 villes dans un pays marqué par la crise, des coupes budgétaires sans précédent et une réforme du travail introduite par le gouvernement conservateur pour tenter de réduire un taux de chomage record.

Derrière une grande banderole où l'on pouvait lire "Travail, dignité, droits. Ils veulent tout détruire", des dizaines de milliers de personnes ont parcouru le centre de Madrid en agitant des milliers de petits drapeaux rouges.

Malgré la réforme, l'Espagne a pulvérisé vendredi un nouveau record de chômage dans les pays industrialisés, avec un actif sur quatre (24,4%) sans emploi.

En Grèce, frappée par une politique de rigueur encore plus sévère, des milliers de personnes ont participé aux manifestations à Athènes et dans d'autres villes. Selon la police, plus de 18.000 personnes ont manifesté dans tout le pays.

Ces défilés interviennent à cinq jours des élections législatives du 6 mai, dont le résultat est incertain en raison de la baisse de popularité des deux principaux partis, la Nouvelle-Démocratie (droite), partant favori, et les socialistes du Pasok, sanctionnés pour la politique d'austérité.

En France, à cinq jours du second tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a défié la gauche en rassemblant des milliers de partisans à Paris (220.000 selon son camp).

Distancé dans tous les sondages qui donnent le socialiste François Hollande vainqueur de la présidentielle avec 53 à 54% des suffrages, le président sortant a promis, s'il est réélu, de mettre en place "un nouveau modèle social".

La chef de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, arrivée troisième en position d'arbitre au premier tour de la présidentielle le 22 avril avec 17,9% des voix, a sans grande surprise indiqué, lors d'une allocution prononcée au cours d'une autre manifestation, qu'elle refusait de choisir entre François Hollande "faux espoir" et Nicolas Sarkozy "nouvelle déception".

M.Sarkozy, qui ne peut espérer gagner qu'avec le soutien massif des électeurs d'extrême droite, a radicalisé son discours depuis huit jours, développant les thèmes de la sécurité, de l'immigration, des frontières et des racines chrétiennes de la France.

François Hollande l'a aussitôt accusé d'"agiter le spectre de l'invasion" et de vouloir faire de l'étranger la question principale, "alors que la question principale c'est le chômage, le pouvoir d'achat, la lutte contre les inégalités", a-t-il dit lors d'un rassemblement à Nevers (centre).

Quant au cortège syndical réuni à l'appel des syndicats, il a rassemblé 48.000 personnes, selon la police, soit quatre fois plus qu'en 2011. Selon le syndicat CGT, ils étaient 250.000 à manifester à Paris et 750.000 dans toute la France.

Les socialistes belges francophones ont fêté le 1er mai les regards rivés vers le second tour de la présidentielle française dont ils espèrent qu'il marquera "un tournant pour l'Europe" en portant François Hollande au pouvoir.

En Italie, les trois grands syndicats ont organisé à Rome un grand concert après avoir participé à des manifestations, notamment à Rieti, près de la capitale, pour demander au gouvernement d'aider davantage les jeunes face à la crise. Plus de 300.000 jeunes étaient rassemblés pour ce spectacle.

A Moscou, le président élu Vladimir Poutine et le chef de l'Etat sortant Dmitri Medvedev ont rejoint la grande manifestation - plus de 150.000 personnes selon la police - organisée par les syndicats pro-Kremlin à moins d'une semaine de l'investiture du nouveau chef de l'Etat.

A Istanbul, des dizaines de milliers de manifestants ont convergé vers la place Taksim où des dizaines de personnes avaient été tuées il y a 35 ans.

La manifestation a été marquée par des incidents lorsqu'un groupe d'une centaine de personnes, la plupart cagoulées, a brisé les vitres de plusieurs succursales de banques et de magasins dans le quartier de Mecidiyeköy, situé à quelque km de la vaste esplanade. Ils ont été pris en chasse par la police anti-émeutes.

A Tunceli (est), une province majoritairement kurde, la manifestation du 1er mai a également dégénéré en heurts et deux policiers ont été blessés par des jets de pierre, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Plus de 20.000 Tunisiens ont manifesté au centre de Tunis, à l'appel des syndicats, pour l'emploi, la justice sociale et l'unité nationale.

A Cuba, le président Raul Castro a présidé un gigantesque défilé à La Havane, aux côtés de près de 2.000 invités étrangers.

Des "centaines de milliers" de personnes, a affirmé la télévision cubaine, ont défilé sur la place de la Révolution, où, selon des participants, il y avait plus de monde que lors de la messe publique du pape Benoît XVI qui avait réuni quelque 300.000 personnes fin mars.

Au Vénézuela, la durée légale maximum du travail est passée de 44 à 40 heures hebdomadaires, selon une loi "historique" ratifiée par le président Hugo Chavez à l'occasion du 1er mai.

Des centaines de Bahreïnis ont manifesté dans les villages chiites pour réclamer leur réintégration dans leurs emplois, après avoir été licenciés pendant le soulèvement de février-mars 2011.

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