Le Premier ministre grec Georges Papandréou a déclaré mardi soir sur un ton dramatique qu'il annoncerait mercredi des mesures d'économie supplémentaires pour éviter "la banqueroute" du pays, en pleine crise financière.
"Oui, il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires", a-t-il lancé au Parlement devant les députés du parti socialiste, le Pasok, au pouvoir depuis octobre.
"Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation de guerre face aux scénarios négatifs touchant notre pays", a déclaré M. Papandréou évoquant "le cauchemar d'une banqueroute où l'Etat ne pourrait plus payer ni les salaires ni les retraites".
"Il n'est pas question de laisser le pays sombrer, quel que soit le coût, quelques soient les réactions, quoi qu'il faille décider, même si la décision que l'on doit prendre est difficile", a-t-il ajouté. Il s'est engagé à prendre "toute décision nécessaire pour éviter le pire, pour sauver l'economie et l'indépendance" de son pays.
Il a convoqué mercredi à 09H00 locales (07H00 GMT) un conseil des ministres pour mettre la dernière main aux mesures réclamées par Bruxelles.
Lundi à Athènes, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn avait demandé au gouvernement de prendre des mesures d'économies supplémentaires pour réduire le déficit public de quatre points, et passer de 12,7% en 2009 à 8,7% du PIB en 2010.
Selon la plupart des journaux, le gouvernement devrait annoncer de nouvelles mesures fiscales comprenant l'augmentation des taux de TVA, des taxes sur les alcools, le tabac, les carburants et sur les signes extérieurs de richesse.
Il pourrait aussi annoncer de nouvelles coupes salariales dans la fonction publique et le gel des retraites, ainsi que la suppression ou la réduction du 14ème mois pour les fonctionnaires.
Face aux risques de contagion à toute la zone euro, les Européens ont décidé de placer le pays sous tutelle budgétaire pour s'assurer qu'il va remettre ses finances en ordre. L'Union européenne doit examiner le 16 mars s'il y a lieu d'imposer au pays surendetté de nouvelles mesures d'économies.
M. Rehn a indiqué que des experts de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international se rendront à nouveau prochainement en Grèce pour examiner les réformes structurelles prévues, après une première mission la semaine dernière centrée sur les coupes budgétaires.
M. Papandréou a aussi dénoncé les conditions d'emprunt très lourdes imposées à son pays, estimant qu'il devait pouvoir emprunter sur les marchés financiers au même taux que ses partenaires européens pour éviter "la catastrophe".
La presse financière a affirmé lundi que Paris et Berlin travailleraient à un plan pour aider la Grèce à émettre de nouvelles obligations d'Etat pour refinancer sa dette. Il consisterait à demander à des institutions financières publiques ou para-publiques comme KfW en Allemagne ou la Caisse des Dépôts en France de souscrire à une émission obligataire et d'encourager ainsi les banques privées à y participer.