L'opérateur Bouygues Telecom a annoncé mardi avoir présenté un plan de départs volontaires de 556 postes lors d'un Comité central d'entreprise visant à "sauvegarder sa compétitivité" face à l'arrivée fracassante de Free Mobile sur le marché de la téléphonie mobile.
Le troisième opérateur français, qui compte 9.800 salariés, "envisage de conduire ce redimensionnement des effectifs sur la base d'un plan de départs volontaires concernant 556 postes. La société ne pratiquera aucun licenciement dans le cadre de ce plan", a affirmé la direction dans un communiqué.
"Ce plan repose intégralement sur le volontariat et la mobilité interne", a souligné Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom, dans une déclaration à l'AFP.
"Les plus de 4.000 collaborateurs qui travaillent dans les boutiques et dans les centres de relation clients ne sont pas visés par le plan de départs volontaires car nous souhaitons préserver à tout prix la qualité de la relation client", a-t-il précisé.
"Le contexte économique dans lequel se trouve l'entreprise est difficile. Le secteur est profondément déstabilisé en raison des conditions d'arrivée du nouvel opérateur (Free) et de la guerre des prix qui en a résulté", a résumé Didier Casas.
Bouygues Telecom, jusqu'à présent une des "vaches à lait" du groupe Bouygues, a perdu 210.000 abonnés mobile au premier trimestre 2012, période où Free Mobile est arrivé sur le marché avec de fortes baisses de tarifs. En ajoutant les clients du parc mobile prépayé, ce chiffre passe à 379.000 clients perdus au premier trimestre.
Un plan d'économies en cours
L'opérateur a également vu son bénéfice chuter de 34,2% sur un an et a confirmé s'attendre pour l'année 2012 à une baisse de 10% des ventes.
"Ce sont toutes les entreprises du secteur, et pas seulement les opérateurs mais l'ensemble de la filière, du génie civil à la distribution, qui sont affectées. C'est ce contexte que nous avons décrit aux partenaires sociaux", a ajouté le secrétaire général.
"A présent, le dialogue social va se dérouler et on prendra le temps nécessaire pour que les discussions puissent se dérouler sereinement. Nous ferons tout pour garantir l'employabilité pour ceux qui choisiront de quitter l'entreprise et puissent avoir l'opportunité de développer des projets professionnels", selon lui.
Interrogé sur la proportion de départs en retraite qui pourraient être pris en compte dans ce plan, M. Casas a rappelé que la moyenne d'âge des salariés de l'opérateur était très jeune, et que "pas plus de 150 des 10.000 collaborateurs ont plus de 55 ans".
Pour "s'adapter à la nouvelle donne" engendrée par l'arrivée de Free Mobile, le groupe avait annoncé dès fin février la mise en place d'un plan d'économies de 300 millions d'euros par an, et dont les effets ne seront ressentis qu'à partir de 2013.
Il avait alors indiqué qu'il voulait notamment faire évoluer ses offres et ses modes de distribution (coûts commerciaux de 900 millions d'euros en 2011), et solliciter la "marge de manoeuvre significative" dont il dispose en matière de charges externes (1,2 md EUR).