Wall Street a achevé en baisse une séance volatile mardi, marquée par des inquiétudes pour la politique monétaire aux Etats-Unis et la vigueur de la croissance mondiale: le Dow Jones a lâché 0,50% et le Nasdaq 0,58%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 76,49 points à 15.177,54 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 20,11 points à 3.445,26 points.
Le Standard & Poor's 500 a reculé de 0,55% (-9,04 points) à 1.631,38 points.
Les indices ont affiché une évolution particulièrement décousue, entamant la séance du bon pied après quelques hésitations et terminant nettement dans le rouge.
"Il semble que le marché devienne plus sensible aux nouvelles négatives et un ensemble de commentaires jugés inquiétants pour le marché ont pesé sur les indices", a expliqué Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
Depuis des semaines, les investisseurs tentent d'interpréter les chiffres sur l'économie américaine en se concentrant sur leur impact éventuel sur la politique monétaire américaine, qui est perçue comme une alliée essentielle de la hausse du marché.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a en effet conditionné la fin de son concours financier exceptionnel à l'amélioration de l'économie américaine et notamment à une baisse significative du taux de chômage.
Or, une membre votante du comité de politique monétaire de la Fed, Esther George, patronne de l'antenne de Kansas City (Missouri, centre), s'est déclarée mardi favorable à un "ralentissement" du rythme des rachats d'actifs effectués chaque mois par la banque centrale américaine.
Bien que ces propos soient considérés comme conformes à des positions qu'elle avait déjà exprimées, ils ont été reçus avec fébrilité par un marché de plus en plus nerveux, qui s'est enfoncé dans le rouge avec leur diffusion.
D'autre part, "des déclarations de (la directrice générale) du FMI, Christine Lagarde, selon lesquelles l'économie mondiale pourrait entrer dans une +phase plus difficile+ ont également pesé", a relevé M. Cardillo.
Les investisseurs se sont aussi "positionnés avant le chiffre très attendu de l'emploi" aux Etats-Unis en mai, qui doit être publié vendredi, a noté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Le premier constructeur automobile américain, General Motors, s'est apprécié de 1,57% à 34,96 dollars pour son grand retour en tant que membre de l'indice élargi S&P 500, dont il avait été exclu le 2 juin 2009 pour cause de faillite.
"Cela montre que GM est à nouveau une très grande société", a commenté à l'AFP David Blitzer, qui supervise la gestion de l'indice pour S&P Dow Jones Indices, une filiale de McGraw-Hill avec l'agence Standard & Poor's.
GM, qui avait fait un retour tonitruant à Wall Street fin 2010, y remplace le géant du ketchup Heinz (stable à 72,46 dollars) après son rachat par la holding de Warren Buffett, Berkshire Hathaway (-0,57% à 113,42 dollars).
Le géant informatique IBM (-1,32% à 206,19 dollars) va racheter SoftLayer Technologies, un fabricant d'infrastructure d'informatique dématérialisée (cloud) pour deux milliards de dollars, selon la presse américaine.
Le fabricant de logiciels Salesforce.com (-7,89% à 37,80 dollars) va aussi racheter une société spécialisée dans le secteur du cloud ExactTarget (+52,44% à 33,69 dollars), pour quelque 2,5 milliards de dollars.
Le magasin en ligne Amazon, qui a conclu un accord avec le groupe de médias Viacom (+0,16% à 67,04 dollars) pour la diffusion de programmes de télévision, a cédé 0,44% à 265,70 dollars. Le loueur de vidéos Netflix qui les diffusaient jusque-là a pris 1,50% à 225,31 dollars.
Les valeurs bancaires ont baissé: Citigroup et Bank of America ont reculé de 1,40% à 51,23 dollars et 13,36 dollars respectivement, JPMorgan Chase de 0,83% à 54,04 dollars.
Le marché obligataire a légèrement reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,137% contre 2,134% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,297% contre 3,276%.