La Bourse de New York n'a pas réussi mardi à poursuivre son net rebond de la veille, un accès de nervosité lié à une sortie plausible de la Grèce de la zone euro la faisant tomber dans le rouge en fin de séance: le Dow Jones a lâché 0,01% et le Nasdaq 0,29%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 1,67 point à 12.502,81, et le Nasdaq, à dominante technologique, 8,13 points à 2.839,08 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a grappillé 0,05% (+0,64 point) à 1.316,63 points.
Après une séance majoritairement dans le vert, les trois grands indices de Wall Street tentant de poursuivre leur net rebond de la veille, la place new-yorkaise a cédé en fin de séance à la pression d'une sortie de plus en plus plausible de la Grèce de la zone euro.
Le marché a "réagi à des rumeurs qui circulent depuis peu sur des commentaires tenus par l'ancien Premier ministre grec Lucas Papademos selon lequel le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro est réel, ce qui pèse sur le moral des investisseurs", a commenté Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
A la veille d'un sommet européen sur la croissance, le marché avait par ailleurs accueilli avec inquiétude dans la matinée les prévisions de l'OCDE qui table sur un léger recul de 0,1% de l'activité économique de la zone euro en 2012, alors qu'elle espérait encore une timide progression de 0,2% en novembre.
De nombreux observateurs craignaient en outre que la crise frappant la Grèce se propage vers d'autres pays membres de la zone euro, particulièrement en Espagne dont le secteur bancaire est fragilisé par ses actifs immobiliers risqués.
Les chiffres encourageants des ventes de logements anciens aux Etats-Unis, qui sont reparties en hausse en avril, de même que les prix de l'immobilier, avaient soutenus la hausse du marché en première partie de séance mais les investisseurs étaient restés très prudents.
"Ce sursaut (du marché) ne signifie pas que la tendance s'inverse et qu'il est reparti à la hausse" pour de bon, a noté Mace Blicksilver, stratège du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management, pour qui l'Europe et la conjoncture économique mondiale restaient inquiétantes.
Pour sa troisième séance de cotation, le titre Facebook, regardé avec un scepticisme croissant par le marché, est resté fermement ancré dans le rouge, plongeant de 8,90% à 31,00 dollars.
La banque Citigroup, qui va devoir payer une amende de 3,5 millions de dollars à la Finra, l'une des autorités américaines des marchés, pour avoir fourni des données inexactes sur la performance de prêts immobiliers risqués, s'est toutefois appréciée de 2,55% à 26,92 dollars, avec les autres valeurs financières.
En dépit des inquiétudes pour la Grèce, les valeurs bancaires ont terminé dans le vert: Goldman Sachs a pris 1,06% à 97,53 dollars, suivie de Bank of America (+2,20% à 6,98 dollars), Morgan Stanley (+0,91% à 13,31 dollars) et JPMorgan Chase (+4,61% à 34,01 dollars).
Le groupe internet Google, qui a annoncé mardi qu'il avait bouclé son acquisition du fabricant américain de téléphones portables Motorola Mobility, annoncée en août, a cédé 2,17% à 600,80 dollars.
Les autres grandes valeurs technologiques ont terminé en ordre dispersé: Apple a perdu 0,77% à 556,97 dollars, le portail Yahoo! a reculé de 1,86% à 15,29 dollars, et Microsoft s'est maintenu presque stable en hausse de 0,01% à 29,76 dollars.
La chaîne d'habillement Urban Outfitters s'est envolée de 7,42% à 28,10 dollars après des résultats trimestriels salués par le marché.
Le groupe agroalimentaire General Mills a grignoté 0,08% à 38,58 dollars, après avoir annoncé un plan de restructuration et de réduction de coûts qui devait entraîner à terme la suppression de 850 emplois dans le monde.
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,793% contre 1,735% lundi, et celui à 30 ans à 2,892% contre 2,794%.