Les très mauvaises relations qui opposent depuis plusieurs années Alstom avec la compagnie nationale des chemins de fer italienne Trenitalia pourraient avoir des conséquences sur les usines du groupe français en Italie, a averti jeudi son PDG Patrick Kron.
"Je constate qu'il y a eu une coïncidence dans le temps entre la détérioration de nos relations avec Trenitalia et l'attribution du contrat NTV", a-t-il remarqué lors d'une conférence de presse.
NTV, une nouvelle compagnie italienne dans laquelle la SNCF a pris 20% du capital, compte lancer des trains à grande vitesse sur les voies italiennes les plus rentables l'an prochain face à Trenitalia, et a pour ce faire acheté, en janvier 2008, 25 rames de l'AGV, le dernier modèle à grande vitesse d'Alstom.
Les relations sont depuis lors exécrables entre Trenitalia et sa maison mère Ferrovie dello Stato (FS), d'une part, Alstom et la SNCF d'autre part.
Parmi les derniers épisodes, les TGV Paris-Milan --construits par Alstom-- sont restés bloqués à la frontière à plusieurs reprises, leur homologation n'ayant pas été renouvelée en Italie.
Trenitalia, qui a menacé de se passer des services d'Alstom, ne l'a pas retenu pour son dernier appel d'offres de trains à grande vitesse --une affaire qui s'est finie devant les tribunaux--, et les deux groupes se sont encore affrontés en octobre au sujet de l'homologation de l'AGV.
"Nous continuons l'homologation de ce train normalement", a tenu à préciser Patrick Kron.
"Je rappelle que nous sommes un acteur significatif sur le marché italien de la grande vitesse, que Trenitalia est notre acteur historique sur ce marché, et que les déclarations répétées de ce client sur notre incapacité à lui livrer les trains qu'il souhaite pourrait avoir des conséquences sur notre +appareil industriel+ (usines, ndlr) italien", a-t-il ajouté.
Alstom a racheté en 2000 la société italienne Fiat Ferroviaria, qui a notamment fourni les trains pendulaires à grande vitesse qui sont actuellement exploités par Trenitalia.