Les Européens "n'ont pas à souffrir" d'un conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, a affirmé samedi un porte-parole européen après que le Premier ministre russe Vladimir Poutine a accusé le président ukrainien Viktor Iouchtchenko de bloquer le paiement du gaz russe livré à l'Ukraine.
Selon ce porte-parole, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, les menaces de M. Poutine sont liées à la campagne électorale en cours en Ukraine.
"Nous n'allons pas nous laisser entraîner dans une campagne électorale et ce n'est pas aux citoyens européens de souffrir à cause d'un conflit potentiel entre la Russie et l'Ukraine sur le paiement des livraisons de gaz destiné à l'Europe", a affirmé le porte-parole européen.
Le responsable européen a précisé que la Russie n'avait pas officiellement averti l'Union européenne de "problèmes potentiels" dans la livraison de gaz destiné à l'Europe.
Début janvier, les Européens avaient subi une longue interruption des livraisons russes au beau milieu de l'hiver en raison d'un conflit entre les deux pays.
Le spectre d'une nouvelle guerre du gaz entre les deux Etats avait ensuite plané pendant plusieurs mois, Kiev ayant connu des difficultés financières pour remplir ses réservoirs en prévision de la saison hivernale.
"Il semble que nous ayons de nouveau des problèmes avec les paiements pour les livraisons d'énergie à l'Ukraine", a déclaré M. Poutine vendredi, après s'être entretenu par téléphone avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko.
M. Poutine a cette fois-ci accusé le président Viktor Iouchtchenko, estimant que l'Ukraine disposait des fonds nécessaires grâce au crédit accordé en novembre dernier par le Fonds monétaire international (FMI).
"Selon le Premier ministre ukrainien, Iouchtchenko fait obstacle à la coopération entre la Banque centrale et le gouvernement ukrainien et bloque le transfert des fonds", a-t-il dit.
Moscou est régulièrement accusé d’influer sur le résultat du scrutin du 17 janvier en jouant le Premier ministre Ioulia Timochenko contre le président Iouchtchenko.
Vladimir Poutine estime que l’Ukraine a suffisamment de fonds nécessaires grâce au crédit accordé en novembre dernier par le FMI.
Pour l'heure, le FMI a alloué à Kiev trois tranches pour un total de 10,6 milliards de dollars sur un prêt s'élevant à 16,4 milliards de dollars.
L’Union européenne s'est dite prête de son côté vendredi à une aide de 500 millions d’euros.
Toute tension entre Kiev et Moscou est une source d’inquiétude à Bruxelles, un quart du gaz consommé par l’Union européenne provenant de Moscou dont 80% transite par l’Ukraine.