Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé mercredi l'adoption fin janvier d'un "plan d'austérité très exigeant" pour réduire des déficits publics en forte hausse à cause de la crise et des mesures publiques de soutien à l'économie.
M. Zapatero a également assuré que 2010 serait l'année de la "récupération" pour l'Espagne, l'un des pays de l'Union européenne les plus durement frappés par la crise, et à prévu un retour à la création d'emplois à la fin de 2010, au cours d'une conférence de presse de fin d'année.
Le gouvernement adoptera le 29 janvier "un plan d'austérité pour l'administration générale de l'Etat" qui "va être très exigeant", a annoncé M. Zapatero.
En raison de la récession et des aides de l'Etat aux secteurs les plus touchés par la crise, "les comptes publics (de l'Espagne) sont passés d'un excédent à un déficit important et nous allons le corriger", a-t-il souligné.
Le déficit budgétaire de l'Espagne s'est établi à 71,5 milliards d'euros, soit 6,79% du PIB pendant les onze premiers mois de l'année, contre 1,2% du PIB l'an dernier.
Pour 2009, le gouvernement prévoit un déficit des comptes publics (Etat, collectivités, Sécurité sociale) représentant 9,5% du PIB, bien au-delà des limites fixées par le Pacte de stabilité européen (3% du PIB). La prévision pour le déficit 2010 est de 8,1% du PIB.
Début décembre, l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la perspective de l'économie espagnole à "négative" contre "stable" auparavant, en raison d'inquiétudes sur ses déficits publics.
M. Zapatero a assuré que l'Espagne rentrerait en 2013 dans les limites fixées par le Pacte de stabilité européen.
Il a appelé les régions autonomes à s'engager dans la même voie que l'administration centrale, rappelant que la dépense publique en Espagne était "très décentralisée", les régions en assumant environ 50%.
Sur le front sinistré de l'emploi, "la grande préoccupation et la grande responsabilité du gouvernement", M. Zapatero a dit espérer que la modération de l'augmentation du chômage observée ces derniers mois allait se poursuivre dans les prochains mois.
"Nous espérons que nous pourrons créer à nouveaux des emplois à la fin de l'année 2010", a-t-il déclaré.
Le taux de chômage en Espagne, le plus d'élevé en Europe après la Lettonie, se situe à près de 18% avec plus de 4 millions de chômeurs, selon l'Institut National de la Statistique.
M. Zapatero a aussi indiqué que son gouvernement allait travailler à la conclusion, si possible au premier trimestre 2010, d'un "accord social" entre syndicats et patronat sur une réforme du marché du travail, permettant notamment de stimuler l'emploi des jeunes, les plus touchés par le chômage.