JACKSON HOLE Wyoming (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) se tient prête à procéder à de nouveaux ajustements de sa politique monétaire, a déclaré vendredi son président, Mario Draghi.
"Je suis confiant que la série de mesures annoncées en juin entraînera la hausse de la demande que nous souhaitons et nous nous tenons prêts à ajuster encore notre politique", a dit Mario Draghi lors de la traditionnelle réunion annuelle de banquiers centraux à Jackson Hole, dans le Wyoming.
La BCE a annoncé début juin un ensemble de mesures destinées à lutter contre la faiblesse de l'inflation, à relancer le crédit et à soutenir la reprise au sein de la zone euro.
L'institut d'émission a abaissé ses taux directeurs jusqu'à tester le passage en territoire négatif de son taux de dépôt et a offert aux banques de nouvelles facilités de refinancement à long terme.
Cette dernière mesure, baptisée TLTRO, a suscité un "intérêt significatif" de la part des banques, a déclaré vendredi Mario Draghi.
De nouvelles mesures d'assouplissement de la part de la BCE pourraient notamment prendre la forme d'un programme d'achats massifs d'actifs à l'instar de ceux déployés par la Réserve fédérale américaine, la Banque d'Angleterre ou la Banque du Japon.
Mario Draghi, qui n'a pas mentionné spécifiquement le recours à cet outil dans son discours de vendredi ni donné d'éléments de calendrier pour d'éventuelles nouvelles mesures, s'est félicité d'une évolution positive dans la lutte contre le risque déflationniste au sein de la zone euro.
"Nous avons déjà enregistré des mouvements des taux de change qui devraient soutenir à la fois la demande globale et l'inflation, qui devraient bénéficier en outre des divergences prévisibles de politique entre la zone euro et les Etats-Unis", a-t-il dit.
La zone euro est confrontée à une inflation très basse, une croissance très faible et un fort chômage, ce qui justifie une politique d'assouplissement de la part de la Banque centrale européenne.
La situation est très différente aux Etats-Unis, où les signes de reprise de l'économie se multiplient, ce qui a conduit la Réserve fédérale à réduire ses rachats d'actifs et devrait l'amener à relever ses taux d'intérêt à une date encore à déterminer.
Les politiques monétaires et budgétaires ne suffiront pas à résoudre les problèmes de la zone euro, a déclaré Mario Draghi.
"Aucune dose d'assouplissement monétaire ou budgétaire ne peut effacer la nécessité de réformes structurelles au sein de la zone euro", a dit le président de la BCE.
(Howard Schneider; Patrick Vignal pour le service français)