L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a indiqué mardi à l'AFP avoir saisi lundi les tribunaux pour dénoncer les pratiques du groupe Caisse d'Epargne en matière de commercialisation des actions de sa filiale Natixis et du produit financier de placement Doubl'ô.
Une plainte a été déposée auprès du tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour "pratique commerciale trompeuse" lors de la commercialisation du produit Doubl'ô, selon une juriste de l'association.
Doubl'ô est un fonds commun de placement (FCP), commercialisé en 2001 et 2002, qui proposait aux épargnants, dans sa brochure publicitaire, de doubler leur capital investi en six ans "en toute sécurité".
Mais selon des sources concordantes, au terme de la vie du produit, les épargnants n'ont récupéré que leur mise de départ, minorée des frais.
Au moins 50.000 personnes ont souscrit ce produit en y plaçant plus de 400 millions d'euros, selon des chiffres de l'Association française des usagers de banque (Afub), confirmés par le Groupe Caisse d'Epargne.
Plusieurs autres actions en justice en rapport avec Doubl'ô sont également en cours.
L'avocat Daniel Richard a indiqué mardi à l'AFP avoir déposé plainte, au nom d'une cliente de la Caisse d'Epargne, début octobre 2008 auprès du TGI de Paris pour "publicité mensongère" et "escroquerie".
Me Richard travaille en collaboration avec le cabinet Lecoq Vallon, qui a assigné la Caisse d'Epargne de Picardie et prévoit d'assigner celle d'Ile de France, toujours sur Doubl'ô, selon Me Hélène Féron-Poloni, associée au sein du cabinet.
Par ailleurs, fin octobre, une source proche du dossier avait révélé que l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait lancé une enquête sur Doubl'ô.
L'UFC-Que Choisir s'est également associée lundi au recours d'une cliente de la Caisse régionale d'Aquitaine Poitou-Charentes devant le tribunal d'instance de Bordeaux pour "manquement au devoir de conseil" dans le cadre du placement d'actions Natixis.
La première audience a été fixée au 2 septembre.
Le parquet de Paris a ouvert, début mars, une enquête préliminaire visant plusieurs banques ayant placé des actions Natixis auprès de leurs clients, après le dépôt de plainte de 91 petits actionnaires pour "information trompeuse".
Il leur est reproché la présentation de Natixis comme un placement sans risque, alors que la banque a vu son cours chuter de plus de 90% depuis son introduction en Bourse, lestée par des investissements à risque, notamment aux Etats-Unis.
"L'idée, c'est de révéler l'ampleur du problème", a expliqué la juriste d'UFC-Que Choisir, qui a fait état d'"énormément" de clients dénonçant les pratiques de commercialisation de l'Ecureuil.
Interrogé par l'AFP, le groupe Caisse d'Epargne a assuré n'avoir reçu aucune assignation ou dépôt de plainte liés aux actions de l'UFC-Que Choisir.