Deux jours après Crédit Agricole, Société Générale a elle aussi fait un pas décisif vers une sortie de Grèce en annonçant à son tour avoir entamé des négociations exclusives en vue de la vente de sa filiale hellène, Geniki.
Dans un bref communiqué, l'établissement rouge et noir a annoncé l'ouverture de "négociations exclusives" avec Banque du Pirée à cet effet. Les deux banques avaient révélé fin août discuter d'une cession de Geniki, détenue à 99,1% par Société Générale.
Banque du Pirée est le quatrième prêteur grec. Dans le cadre de la consolidation et de la recapitalisation en cours du secteur bancaire en Grèce, elle a récemment absorbé son rival public ATEBank, qui a bénéficié d'une recapitalisation via des fonds européens.
Aucune autre information n'a été divulguée concernant les négociations en cours.
Fin août, au moment de l'annonce des discussions, le site grec d'informations financières euro2day.gr avait annoncé, sans citer ses sources, que la transaction devait impliquer une injection de liquidités d'environ 350 millions d'euros de la part de la banque française.
Il indiquait aussi que Société Générale prévoyait de conserver 10% de Geniki, à laquelle elle a déjà très fortement réduit son exposition.
Entité égyptienne également en vente
Le désengagement annoncé de l'établissement, basé à La Défense, du secteur bancaire grec intervient deux jours après que Crédit Agricole a indiqué avoir engagé des négociations exclusives pour céder sa filiale Emporiki à Alpha Bank, deuxième prêteur hellène.
Pour s'en défaire, Crédit Agricole SA, véhicule coté de la banque verte, va devoir ajouter 550 millions d'euros à l'enveloppe de 2,3 milliards annoncée en juillet pour renforcer les fonds propres de sa filiale.
L'opération prévoit également qu'il souscrive pour 150 millions d'euros d'obligations convertibles en actions Alpha Bank, option que la banque française pourra activer à sa discrétion.
En échange, elle ne recevra qu'un euro symbolique pour mettre un terme à une aventure qui lui aura coûté près de 9 milliards d'euros net depuis la prise de contrôle d'Emporiki en 2006.
Interrogé sous couvert d'anonymat, un analyste parisien avait estimé cet été que Geniki, beaucoup plus petite, avait coûté dix fois moins à Société Générale.
Outre la cession de sa filiale grecque, SocGen négocie aussi actuellement la vente de son entité égyptienne National Société Générale Bank (NSGB), dont elle détient 77,17%, après avoir reçu une "expression d'intérêt" de la part de Qatar National Bank.
L'agence de notation Moody's Investors Service avait estimé en septembre que la conclusion de ces cessions pourrait être bénéfique pour la note qu'elle attribue à Société Générale, actuellement fixée à "A2, soit la sixième meilleure possible, avec une perspective stable.
A la Bourse de Paris, le titre Société Générale a terminé mercredi en baisse de 0,33%, à 22,51 euros, suivant pratiquement la tendance du CAC 40 qui a cédé 0,24%.
Les banques françaises ne sont, en outre, pas les seules à organiser leur départ de la Grèce.
Ainsi, selon la presse locale, l'établissement portugais Millenium est également en train d'examiner son éventuel retrait de ce pays.