Passée l'euphorie suscitée par le plan anticrise mis au point par les responsables de la zone euro, les Bourses européennes se sont fortement repliées lundi, victimes de prises de bénéfices et de pressions persistantes sur la dette de l'Italie.
A la clôture, la Bourse de Paris a chuté de 3,16%, Londres de 2,77%, Francfort de 3,23% et Milan de 3,82%. La Bourse suisse a perdu 2,07%, Madrid 2,92% et Amsterdam 1,76%.
A Wall Street, le Dow Jones perdait 1,36% et le Nasdaq 1,10% vers 17H05 GMT, affectés par l'annonce de la faillite du courtier MF Global en raison, notamment, de son exposition à la dette européenne.
Après leur envolée de jeudi et une relative stabilité vendredi, les marchés européens ont vécu d'importantes prises de bénéfices, qui ont surtout affecté les valeurs bancaires. En Allemagne, Deutsche Bank a plongé de 8,60% en raison de son exposition à la faillite de MF Global, et Commerzbank de 8,47%. En Italie, Intesa Sanpaolo a lâché 7,39%.
Les banques françaises ont également lourdement dégringolé. BNP Paribas a perdu 9,63%, Crédit Agricole 7,68% et Société Générale 9,79%.
Le marché a aussi été tiré à la baisse par les pressions persistantes sur la dette italienne, qui se sont traduites par une remontée des taux à 10 ans au-delà de 6%.
Des ventes de détail inférieures aux attentes en Allemagne sur le mois de septembre ont aussi pesé sur l'humeur des investisseurs.
"Il reste encore du chemin à faire avant de convaincre les acteurs économiques que le plan européen de jeudi dernier suffira: l’absence de rechute des taux des obligations souveraines italiennes et espagnoles en témoigne", ont estimé les analystes du Crédit Mutuel-CIC.
Les opérateurs analysent aussi dans le détail les mesures annoncées dans le plan anti-crise européen et s'interrogent sur son efficacité.
"Certains pays ne peuvent pas respecter leurs objectifs de réduction de déficits. Ceci, ajouté aux craintes de récession, laisse penser que le dernier plan mis au point ne sera pas suffisant pour mettre un terme à la crise de la dette", a estimé Capital Economics dans une note.
La semaine s'annonce très chargée avec une réunion de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, avant un sommet du G20 jeudi et vendredi.
Le G20 "sera la prochaine étape majeure dans le processus de résolution de la crise européenne. (...) Il sera intéressant de voir quel degré de détails sera communiqué (sur le plan européen, ndlr) et avec quel consensus", a expliqué Ciaran O'Hagan, économiste chez Société Générale.