Le Premier ministre britannique David Cameron a défendu dimanche son grand projet de "Big Society" sur la sellette ces dernières semaines, assurant que ce n'était pas une coquille vide destinée à habiller les coupes budgétaires, comme le dit l'opposition.
Ce concept de "Grande société", qui vise à transférer vers la société civile de nombreuses compétences de l'Etat et par là même à réduire son poids, avait été l'un des thèmes phare de sa campagne électorale. Mais sa mise en oeuvre s'est heurtée à de nombreuses difficultés, à commencer par le plan de rigueur sans précédent annoncé cet automne pour combler le déficit public.
"Il nous faut construire une société plus forte et plus grande, que les dépenses (de l'Etat) augmentent ou reculent", a expliqué M. Cameron dans un entretien accordé dimanche à l'Observer.
"Il s'agit de changer la façon dont notre pays est dirigé. C'est pourquoi la Big Society est là pour durer", a-t-il ajouté, rejetant l'idée que ce concept soit trop vague et inintelligible pour la plupart des Britanniques, comme l'affirment ses détracteurs.
Début février, la municipalité de Liverpool, une des villes-pilote choisies pour ce projet qui vise à donner aux associations et aux bénévoles la gestion de certains services comme les bibliothèques, s'est désengagée, soulignant que le tour de vis aux budgets des collectivités locales menaçait la survie d'une partie du réseau associatif.
Des responsables d'associations ont aussi fait valoir qu'il était contradictoire de demander plus aux bénévoles au moment où on leur enlevait des subsides.
"La Big Society est un échec. Personne ne peut être bénévole dans une bibliothèque si la bibliothèque ferme", a souligné Ed Miliband, le chef de file de l'opposition travailliste.
Le Premier ministre a promis la semaine dernière une enveloppe de 300 millions de livres pour aider à la concrétisation de son projet, dont le contenu doit être détaillé cette semaine.