La justice américaine a validé mardi la suppression du quart des concessionnaires du constructeur automobile Chrysler, tandis que son concurrent General Motors annonçait que les nouvelles conditions proposées à ses revendeurs avaient été acceptées par une majorité d'entre eux.
"La dénonciation (des accords liant Chrysler à ses distributeurs) relève d'une saine décision de gestion, prise de bonne foi et pour des raisons commerciales légitimes". Elle est "appropriée et nécessaire", a déterminé le juge Arthur Gonzalez, du tribunal des faillites de New York.
Le numéro trois américain de l'automobile, qui a déposé son bilan le 30 avril, avait annoncé le mois dernier qu'il allait réduire son réseau commercial pour mieux s'adapter à l'effondrement du marché.
Mardi était la date limite fixée pour la fermeture de 789 points de vente. Chrysler en conserve près de 2.400, ce qui lui garde un des réseaux de concessionnaires les plus denses du pays.
Le cabinet spécialisé Edmunds.com a estimé que la suppressions de ces concessionnaires, indépendants du constructeur, pourrait entraîner jusqu'à 38.000 suppressions d'emplois, ce qui correspond à peu près aux effectifs américains de Chrysler.
Chez GM, la réduction du réseau commerciale a été engagée avec plus de concertation.
"Jusqu'à présent, nous sommes très satisfaits de la réaction générale des concessionnaires aux accords proposés (dans le cadre du plan de redressement). Près de 90% des concessionnaires de GM ont signé ou verbalement accepté les accords de partenariat, tandis que presque 75% d'entre eux ont accepté les réductions d'activité prévues", a indiqué le vice-président de GM chargé des ventes, Mark LaNeve, cité dans un communiqué.
"Dans les deux cas, nous prévoyons une ratification à 95% avant la date limite du 12 juin", a-t-il ajouté.
GM, qui a déposé son bilan la semaine dernière, a engagé une très sévère restructuration de son réseau de distribution, actuellement fort de près de 6.000 points de vente. Le groupe entend se séparer de près de 40% (2.400) de ses concessionnaires, dont 1.100 (18%) d'ici la fin 2010.
"Notre plan n'est pas de fermer qui que ce soit, mais de les aider à éteindre progressivement leur activité. Nous voudrions que les concessionnaires réduisent leur activité entre maintenant et octobre 2010", avait expliqué M. LaNeve mi-mai.
GM a cependant indiqué mardi avoir apporté "des clarifications sur différents sujets" à la suite de discussions avec l'Association nationale américaine des concessionnaires automobiles (NADA).
Du coup l'organisation professionnelle a finalement apporté son soutien aux modifications proposées.
"Je remercie GM pour sa flexibilité et sa bonne volonté pour effectuer de substantielles clarifications et changements (aux accords originels) pour répondre aux préoccupations des concessionnaires", a commenté le président de la NADA, John McEleney, cité dans un communiqué distinct, saluant la "bonne foi" du constructeur.
La direction de GM n'a pas chiffré les suppressions d'emploi qui devraient découler de la réduction du nombre de ses concessionnaires, mais les spécialistes estiment que jusqu'à 113.000 personnes pourraient être licenciées d'ici à la fin 2010.