La Bourse de Paris a terminé jeudi en nette hausse, soutenue par la banque centrale américaine (Fed) qui ne prévoit pas de relever ses taux avant la fin 2014 et une émission obligataire réussie en Italie.
Le CAC 40 s'est octroyé 1,53%, prenant 50,75 points à 3.363,23 points, dans un volume d'échanges de 3,207 milliards d'euros.
L'optimisme a été de mise sur l'ensemble des places européennes, Francfort a pris 1,84%, Londres 1,26% et l'Eurostoxx 50 1,62%.
"La décision de la Réserve fédérale (Fed) de maintenir ses taux d'intérêts très bas a été un catalyseur très important cette séance", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
La banque centrale ne prévoit pas de relever ses taux avant la fin de 2014, alors qu'elle visait jusqu'à présent la mi-2013.
Son président, Ben Bernanke, a en outre laissé entendre qu'elle pourrait injecter de nouveau des liquidités en masse dans le circuit financier, comme elle l'a fait de 2008 à 2010, si la reprise fléchit.
"La liquidité mondiale va encore progresser. C'est un coup de pouce phénoménal aux actifs risqués et donc aux marchés boursiers", s'est félicité Thierry Deheuvels, directeur général délégué d'Oddo Asset Management.
L'accalmie sur le marché de la dette a contribué à rassurer les investisseurs. Rome a remporté un franc succès en émettant 5 milliards d'euros d'obligations à deux ans, son objectif maximum, à des taux en forte baisse.
"Les craintes d'une contagion de la crise de la dette s'éloignent depuis plusieurs jours, cela redonne des couleurs tout particulièrement au secteur bancaire", a souligné M. Murail.
Le marché se veut aussi optimiste quant à la conclusion d'un accord sur l'effacement d'une partie de la dette grecque d'ici la fin de la semaine, alors que les négociations entre le gouvernement et le patron du lobby bancaire mondial (IIF), Charles Dallara, reprennent dans la soirée.
"Il y a des rumeurs selon lesquelles les créanciers privés seraient prêts à accepter des taux d'intérêts autour de 3,75% et non plus de 4 à 4,5% pour les nouvelles émissions de la Grèce, cela soulagerait le pays", a relevé M. Murail.
Les statistiques américaines plus mitigées que sur les dernières semaines n'ont pas entamé le moral des investisseurs.
Les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la hausse lors de la troisième semaine de janvier, mais la tendance à plus long terme continue à s'améliorer. De même, si la hausse des commandes de biens durables a ralenti en décembre, elle s'est néanmoins poursuivie à un rythme soutenu.
Du côté des valeurs, Carrefour a été particulièrement recherché (+7,46% à 18,15 euros). Des sources proches du dossier ont indiqué à l'AFP que le numéro deux mondial de la distribution s'apprête à tourner la page Lars Olofsson avec l'arrivée imminente d'un nouveau patron, Georges Plassat, qui aura la tâche de redresser la barre dans un contexte économique tendu.
Les valeurs cycliques ont terminé en forte hausse, profitant du regain d'appétit des investisseurs pour le risque. Lafarge a pris 4,76% à 32,44 euros, suivi de près par Renault (+3,66% à 34,02 euros) et Peugeot (+3,53% à 15,10 euros) qui va inaugurer vendredi la production de sa citadine 208.
EADS, qui réunit son conseil d'administration, a perdu 1,41% à 25,44 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40. L'Allemand Tom Enders (Airbus) a été officiellement nommé, après la clôture, à la direction du groupe.
Hors CAC 40, Plastic Omnium a gagné 6,53% à 20,56 euros, le marché saluant les chiffres de ventes de l'équipementier automobile supérieurs aux prévisions.
NYSE Euronext a cédé 1,74% à 21,15 euros. Le directeur général de l'opérateur boursier, Duncan Niederauer, a reconnu que la fusion avec Deutsche Börse avait peu de chances d'aboutir, en raison du probable veto de la Commission européenne.
Enfin, Hi-Media a dévissé de 7,54% à 2,33 euros, pénalisé par l'abaissement de recommandation d'Oddo Securities d'"achat" à "neutre", selon une source de marché.