Des centaines de fonctionnaires et salariés d'entreprises publiques ont manifesté mercredi à Athènes en marge d'une grève de 24 heures dans le secteur public contre les mesures d'austérité imposées par les bailleurs de fonds, qui "plongent le pays dans la misère" selon les syndicats.
"Les travailleurs grecs manifestent contre les politiques d'austérité, le chômage et le bradage des propriétés publiques" via le programme de privatisations, a indiqué le principal syndicat grec Adedy, organisateur de la manifestation.
Administrations et transports publics ont tourné au ralenti mercredi en Grèce du fait du mot d'ordre qui a bouclé l'administration fiscale, les services municipaux et les caisses d'assurances sociales, et perturbé écoles et hôpitaux.
Des arrêts de travail soutenus par l'autre centrale syndicale, du privé, GSEE, qui avait aussi appelé à un débrayage national de 10H00 à 13H00 GMT, ont également perturbé les transports.
Les avions sont cloués au sol de 10H à 16H00 GMT par le ralliement au mouvement des employés de l'aviation civile, seul un service d'urgence est assuré pour les trains, et la capitale a été privée de métro à l'heure de pointe matinale, au prix d'embouteillages géants.
L'Adedy a centré cette journée d'action, la dernière de l'année après une série de grèves générales avec la GSEE, sur la dénonciation des mesures de réduction du secteur public prévues par le dernier paquet de rigueur, le quatrième depuis la plongée du pays dans la crise de la dette en 2010.
Selon le syndicat, ce plan adopté en novembre, qui ouvre pour la première fois la voie aux limogeages de fonctionnaires et réduit encore les prestations publiques, notamment dans la santé, va "détruire l'Etat social et les services publics".
Les syndicats protestent aussi contre une réforme fiscale en voie d'adoption, qui accroit la ponction sur la classe moyenne, et les nouvelles coupes de certaines retraites et salaires publics imposées.
En contrepartie de ce nouveau tour de vis portant au total sur 9 milliards d'économies budgétaires en 2013 (et 18 milliards d'ici 2016), qui augure d'une sixième année de récession pour le pays, UE et FMI ont pris de nouvelles mesures pour extraire la Grèce du surendettement, et les Européens ont décidé la semaine dernière de reprendre leur perfusion, gelée depuis juin, en débloquant le versement d'une tranche de prêt de 34,3 milliards d'euros.
L'adoption de ces mesures d'économies et le versement de la tranche de prêt par l'Union Européenne, ont en revanche relancé le sentiment positif sur les marchés concernant la Grèce. La bourse d'Athènes bondissait de 3,87% en milieu d'après-midi mercredi après la décision de l'agence de notation financière Standard and Poor's mardi soir de relever de six crans la note du pays.