PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont connu mardi des fortunes diverses avec des hausses pour Paris et Francfort, portées par les valeurs bancaires, tandis que Londres, ralentie par les minières, finissait pratiquement inchangée.
Deutsche Bank et BNP Paribas ont ainsi pris respectivement 1,85 et 1,83% sur fond d'attentes grandissantes de nouvelles mesures de stimulation de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
"Les déclarations fortes faites récemment par (le président de la BCE) Mario Draghi semblent ouvrir la voie à l'achat de dette privée ou souveraine", explique Alexandre Baradez, analyste de marché chez IG France. "Il y a très peu de chances de voir la BCE faire machine arrière tant que l'inflation ne remonte pas et cela va soutenir les indices boursiers à moyen terme', ajoute-t-il.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,32% (13,87 points) à 4.382,31 points. Le Dax s'adjuge 0,77% à Francfort. A Londres, le FTSE, moins sensible aux attentes concernant la zone euro, a fini de justesse dans le vert (+0,02%).
Les indices européens ponctuent une séance contrastée avec -0,01% pour l'Eurofirst 300 et +0,45% pour l'EuroStoxx 50.
A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sur une note hésitante. La Bourse de New York avait ouvert en hausse après un chiffre de la croissance américaine au troisième trimestre revu à la hausse en deuxième estimation mais la tendance s'est inversée après la publication d'un indice de confiance du consommateur moins bon que prévu.
Même si les grands indices de la zone euro apparaissent désormais surachetés aux yeux des investisseurs, ils sont encore soutenus par le rebond du climat des affaires en novembre en France au lendemain de l'amélioration du moral des chef d'entreprise allemands.
Lui aussi affecté vendredi par les propos du président de la BCE, l'euro a poursuivi son léger rebond amorcé lundi, évoluant désormais autour de 1,2475 dollar.
Les déclarations de Mario Draghi animent aussi le marché obligataire, entraînant les rendements obligataires de plusieurs pays de la zone euro, notamment l'Espagne et le Portugal, vers des plus bas historiques.
Le Brent est redescendu nettement sous les 80 dollars le baril dans l'attente de la réunion, jeudi, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). L'incertitude demeure sur une éventuelle décision de réduction de la production pour soutenir les cours.
Les indices européens des ressources naturelles et du pétrole, qui ont fortement progressé depuis l'annonce vendredi d'une baisse des taux directeurs en Chine, reculent cette fois de 0,69% et 1,1% respectivement. Egalement dans le rouge, l'indice de la distribution (-0,76%), plombé par la chute de plus de 4% de Kingfisher, dont le bénéfice au troisième trimestre a reculé de plus de 11% en raison de ses difficultés sur le marché français.
Zodiac Aerospace enregistre la plus forte hausse du FTSEurofirst 300, de 4,85%, en raison de son optimisme quant à l'amélioration de sa marge opérationnelle courante en 2014-2015.
L'action E.ON gagne plus de 3% après la publication d'une dépêche de Reuters évoquant l'intérêt de plusieurs acquéreurs potentiels pour les actifs de l'électricien allemand en Italie.
(Patrick Vignal pour le service français, avec Blaise Robinson, édité par Wilfrid Exbrayat)