PARIS (Reuters) - La suppression des cotisations salariales maladie et chômage prévue par l'exécutif pour 2018, qui sera compensée par une hausse de la CSG, s'effectuera en deux temps, annonce le ministère de l'Action et des Comptes publics dans un communiqué, confirmant une information des Echos.
"Ce mouvement de redistribution très ambitieux en faveur des revenus du travail sera réalisé en deux temps", peut-on lire dans ce texte diffusé dans la nuit de mardi à mercredi.
Au total, 3,15 points de cotisations salariales disparaîtront l'an prochain, parallèlement à une hausse de 1,7 point de la CSG, ce qui représentera un gain net de pouvoir d'achat de 260 euros par an pour un salarié au Smic, est-il rappelé.
La première étape de cette suppression des cotisations salariales, qui concernera les salariés et les indépendants - soit 21 millions de Français - sera effective au 1er janvier.
"Leur gain sera amplifié par une seconde baisse des cotisations à l’automne 2018", précise le communiqué.
Pour les fonctionnaires, les modalités de la compensation de la hausse de la CSG seront définies lors de discussions prévues à l'automne autour du ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, est-il précisé.
Le transfert d'une partie du financement de la protection sociale vers la CSG, à l'assiette plus large, dans le but d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés, des indépendants et des fonctionnaires, figurait parmi les promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Cette réforme a été confirmée par le Premier ministre Edouard Philippe lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale début juillet.
La concrétisation en deux temps de la suppression des cotisations salariales a été évoquée dans un article publié mardi soir sur le site des Echos.
L'étalement du gain de pouvoir d'achat pour les salariés, alors que l'augmentation des recettes liées à la hausse de la CSG s'exercera sur l'ensemble de l'année, permettra de moins peser sur le déficit public, que le gouvernement entend ramener de 3% du produit intérieur brut (PIB) fin 2017 à 2,7% fin 2018, tout en mettant en oeuvre les réformes fiscales promises par Emmanuel Macron pendant la campagne.
La hausse de 1,7 point du taux de la CSG prévue dans son programme ne devait concerner ni les retraités modestes - exonérés de CSG ou soumis à un taux réduit - ni les indemnités touchées par les chômeurs.
"L'intégralité des mesures 2018 ainsi que leur calendrier seront détaillés au moment de la présentation des projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale", est-il précisé dans le communiqué du ministère.
(Myriam Rivet, édité par Danielle Rouquié)