La Bourse de Paris a fait une pause cette semaine, jugée logique voire bienvenue par les analystes, le CAC 40 ayant reculé après avoir atteint ses plus hauts niveaux de l'année au cours d'un été favorable aux marchés financiers.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a lâché 2,62% pour terminer vendredi à 3.598,76 points. Depuis début 2009, il a toutefois avancé de 11,37%.
Le marché parisien a enregistré quatre séances de baisse cette semaine, avant de se reprendre vendredi avec les très attendues statistiques sur l'emploi américain en août, qui ont montré une augmentation du taux de chômage mais un ralentissement des destructions d'emplois.
"Après avoir atteint un plafond de 741.000 en janvier, puis encore 463.000 en juin, celles-ci n’ont été que de 216.000 en août. Il s’agit là de la +meilleure performance+ ou plutôt de la moins mauvaise depuis août 2008", a indiqué Marc Touati, de Global Equities.
"Heureusement qu'il y a une décélération" des destructions d'emplois!, a estimé pour sa part Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée, rappelant que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage continuent, elles, d'augmenter.
En outre, les indicateurs d'activité aux Etats-Unis, dont l'ISM manufacturier, sont ressortis favorablement et annoncent une reprise de l'industrie, ce qui devrait, selon lui, accélérer la baisse des destructions d'emplois. Mais "on attend plus que ce signal pour dire qu'on est reparti", indique-t-il.
L'attente des chiffres de l'emploi a incité les investisseurs à se montrer très prudents, à tel point qu'ils ont laissé de côté les signes positifs et les statistiques plaidant en faveur d'une reprise.
Ainsi, les propos plutôt positifs du président de la BCE Jean-Claude Trichet sur l'économie européenne sont passés quasi inaperçus sur le marché boursier, de même que le rapport de l'OCDE, publié jeudi. Il indiquait que la reprise économique mondiale pourrait être "plus précoce" que prévu même si le rebond s'annonce "modeste" et que le risque d'une rechute n'est pas totalement exclu.
"On est dans une période de respiration", a commenté Jean-Paul Pierret, directeur de la stratégie chez Dexia, rappelant qu'il y a déjà eu des phases de ce type cette année, s'étalant en général sur une période de six à huit semaines, et qu'elles n'entravent pas la solidité des marchés.
Pour des analystes moins optimistes, ce recul était une nécessité et traduisait les inquiétudes d'investisseurs sur l’ampleur et la durée de ce mouvement de hausse, alors que les frémissements de l'économie se fondent sur la stimulation par des aides publiques, type prime à la casse.
Les prises de bénéfices constatées cette semaine ont entraîné une rotation sectorielle en faveur des secteurs les plus en retard de performance sur les dernières semaines, ont noté de leur côté les analystes de Natixis.
Ce mouvement s'est également accompagné d'une légère aversion pour le risque, a souligné M. Rozier, alors que l'or --traditionnelle valeur refuge-- a frôlé le seuil des 1.000 dollars l'once et qu'un petit mouvement de repli sur les obligations américaines a été constaté.
Alors que le mois de septembre est jugé peu favorable aux marchés financiers, la semaine prochaine devrait débuter dans le calme, avec la fermeture de Wall Street lundi, jour férié.
Les investisseurs surveilleront mercredi le Livre Beige de la Fed, étude de conjoncture de la banque centrale américaine, et la deuxième estimation de l'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'université du Michigan, vendredi.