La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi malgré des commentaires légèrement plus optimistes du président de la Banque centrale européenne sur la zone euro, préférant rester prudente alors que la saison des résultats vient tout juste de débuter outre-Atlantique.
Le CAC 40 a cédé 0,39% à 3.703,12 points dans un volume d'échanges d'environ 3 milliards d'euros.
Sur les autres places financières européennes, Francfort a cédé 0,16% et Londres a terminé à l'équilibre (+0,05%), tout comme l'indice Eurostoxx 50 (+0,07%).
"Sans surprise, la Banque centrale européenne n'a fait aucune annonce. Mais son président, Mario Draghi, s'est quand même montré un peu plus confiant sur la situation économique de la zone euro", relève Alexandre Hezez, responsable de la gestion chez Convictions AM.
L'institut monétaire a maintenu son taux directeur à 0,75%, son plus bas niveau historique.
Cette décision a été motivée par "l'amélioration significative des conditions sur les marchés financiers" et par "une stabilisation générale de certains indicateurs de conjoncture" en Europe, a expliqué M. Draghi.
"Le succès des adjudications espagnoles et italiennes est aussi un point positif en ce début d'année qui a profité dans l'ensemble au secteur bancaire européen", relève M. Hezez.
Madrid a levé près de six milliards d'euros à moyen et long terme à des taux en nette baisse, soit bien plus que le montant maximum visé de 5 milliards.
Dans la foulée, sur le marché obligataire secondaire, là où s'échangent les titres de dette déjà émis, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne est passé sous les 5% pour la première fois depuis mars 2012.
Rome a emprunté de son côté 8,5 milliards d'euros à 12 mois à des taux également en forte baisse.
Mais "le marché est resté très prudent en attendant d'en savoir davantage du côté des entreprises qui commencent tout juste à publier leurs résultats pour le quatrième trimestre", relève M. Hezez.
Dans ce contexte, les investisseurs ont peu tenu compte de la forte hausse des exportations chinoises en décembre.
"La demande intérieure pourrait avoir touché un point bas (dans ce pays) soutenue par des investissements publics étroitement calibrés", relèvent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté pour la quatrième semaine de suite.
Le marché suivra, après la clôture, le discours de l'un des membres de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Esther George, sur les perspectives de l'économie américaine.
Sur le front des valeurs, STMicroelectronics (+2,08% à 6,03 euros) a profité des bons résultats du fabricant finlandais de téléphones mobiles Nokia.
Crédit Agricole a pris 2,23% à 7,09 euros, Société Générale 1,71% à 32,70 euros, mais BNP Paribas a légèrement reculé de 0,14% à 45,58 euros après les adjudications espagnoles et italiennes.
Plusieurs recommandations d'analystes ont animé les échanges.
Alstom a signé la plus forte hausse du CAC 40 (+3,44% à 31,88 euros),, profitant d'un relèvement de recommandation sur son titre de Citigroup à "achat" contre "neutre" auparavant.
A l'inverse, Gemalto a cédé 4,62% à 66,45 euros alors qu'Exane BNP Paribas a abaissé son opinion sur la valeur de "surperformance" à "neutre".
Nexity a chuté (-6,35% à 23 euros) après une note du même courtier "qui a revu à la baisse le bénéfice par action que va proposer la société en 2013", a expliqué un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Alcatel-Lucent a pris 1,40% à 1,23 euro. Le fournisseur d'équipements téléphoniques pourrait récupérer jusqu'à 1,5 milliard d'euros des différentes cessions qu'il a engagées, selon le site financier en ligne l'Agefi.
Enfin, Veolia Environnement a perdu 3,38% à 8,69 euros après avoir annoncé la levée sur les marchés d'environ 1,5 milliard d'euros de dette perpétuelle afin de renforcer ses fonds propres.