La Bourse de Paris a terminé sur un repli mardi (-0,61%), dans un marché secoué par l'incapacité de la Grèce à former un gouvernement en Grèce qui relance les spéculations sur une éventuelle sortie du pays de la zone euro.
A la clôture, l'indice phare de la Bourse de Paris a cédé 18,72 points pour s'inscrire à 3.039,27 points, dans un volume d'échanges de 3,68 milliards d'euros.
Les difficultés à Athènes ont également fait reculer la Bourse de Francfort qui a perdu 0,79%, celle de Londres (-0,51%). L'Eurostoxx 50 a lâché 1,06%.
Après une matinée dans le vert, portée par la hausse inattendue de la croissance allemande et une annonce meilleure que prévu de la situation de la zone euro sur le premier trimestre, la Bourse de Paris a plongé en début d'après-midi dans le sillage de l'annonce de l'échec des négociations en Grèce.
Aucun accord n'a été trouvé pour former une coalition gouvernementale lors d'une réunion cruciale des chefs de cinq des sept partis grecs entrés au Parlement le 6 mai. La tenue de nouvelles élections législatives paraît donc inévitable et devrait avoir lieu mi juin.
"Cet échec ne constitue certes pas une surprise, mais assurément un risque de plus vers une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro", estime Alexandre Baradez, analyste de Saxo Banque. Le CAC 40 a perdu plus de 1,50% après l'annonce de l'échec des négociations.
L'incertitude en Europe est entretenue par cette impasse politique en Grèce, résume-t-on dans les salles de marché où l'on espère, en attendant les prochaines élections grecques, que les investisseurs se concentrent sur d'autres sujets.
"Les esprits sont douchés mais maintenant on va se focaliser sur la rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau président français François Hollande", a souligné Xavier de Villepion, vendeur d'actions de Global Equities.
Les statistiques publiées outre-Atlantique ont été mitigées et ont peu joué sur la tendance. L'activité manufacturière de la région de New York s'est nettement accélérée, mais les ventes au détail ont fortement ralenti en avril, enregistrant leur hausse la plus faible depuis le début de l'année.
La zone euro a échappé de peu à la récession au premier trimestre, sans pour autant dissiper les craintes pour la croissance. Selon une première estimation la zone euro a enregistré une croissance nulle au cours des trois premiers mois de l'année, soit un chiffre meilleur que prévu par les analystes (-0,2%) après une baisse de son PIB de 0,3% au trimestre précédent.
Sur le front des valeurs, Crédit Agricole, la banque française la plus engagée en Grèce où elle dispose d'une filiale Emporiki, payait le prix des spéculations sur une sortie de ce pays de la zone euro. Le titre a atteint un plus bas historique à 3,04 euros et a reculé de 7,03%.
Société Générale a perdu 4,24% à 15,79 euros et BNP Paribas a cédé 2,82% à 26,84 euros.
Le titre Eramet a également vécu une séance difficile (-3,52% à 82,86 euros) après que son PDG Patrick Buffet, a prévenu que "2012 sera une moins bonne année que 2011", revoyant notamment à la baisse ses attentes pour le premier semestre.
France Télécom a perdu 1,23% à 10,02 euros. Standard and Poor's pourrait abaisser d'un cran d'ici deux ans la note de l'opérateur français après avoir annoncé avoir assorti sa note "A-" d'une perspective négative au lieu de stable.
Du côté des hausses on note la bonne performance de Vivendi (+2,01% à 12,68 euros), aidé par la dégradation moins forte qu'attendu de son bénéfice net au premier trimestre et par la confirmation de ses objectifs pour l'ensemble de 2012.
Iliad a gagné 3,64% à 102,20 euros. Le propriétaire des opérateurs Free et Alice a vu son chiffre d'affaires bondir de 28,6% à 656 millions d'euros au premier trimestre grâce aux bonnes performances de Free Mobile et à la croissance des activités internet et téléphonie fixe.
LVMH a gagné 1,07% à 122,35 euros après que Standard and Poor's a assorti la note "A" du numéro un mondial du luxe d'une perspective positive au lieu de stable.
Enfin Aéroports de Paris a pris la tête du SBF 120 (+3,82% à 61,43 euros) après l'augmentation de 2,4% de son chiffre d'affaires au premier trimestre.