La Bourse de Paris a fini en légère baisse de 0,11% mercredi, à la veille d'une réunion de la Banque centrale européenne et du début d'un sommet européen, à propos desquels les attentes jusqu'à présents plutôt optimistes ont été douchées par certains commentaires.
Le CAC 40 a reculé de 3,65 points à 3.175,98 points, dans un volume d'échanges de 2,872 milliards d'euros, pour une deuxième séance d'affilée de repli.
Francfort a perdu 0,57%, Londres 0,39% et l'Eurostoxx 50 0,49%.
"Ce matin on s'est réveillé en pensant que tout était acté, que la Banque centrale européenne allait sortir l'artillerie. On s'aperçoit en fin de journée que ce n'est pas tout à fait le cas", a commenté Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Après avoir gagné jusqu'à plus de 2% en début de matinée, la tendance sur le marché s'est inversée après des propos très prudents de responsables allemands sur la rencontre de jeudi et vendredi à Bruxelles, avant de rejoindre l'équilibre en fin de séance.
"Nous tablons sur des discussions très exigeantes et par moments difficiles", a déclaré le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert. Un peu auparavant, une source proche du gouvernement s'était dite "pessimiste".
"Ces déclarations ont rendu le marché très fébrile. Il y a actuellement des rumeurs qui circulent selon lesquelles on ne parviendrait pas à un accord d'ici vendredi", a commenté Eric Hassid, vendeur d'actions chez Aurel BGC.
Le gouvernement allemand a démenti toute discussion sur une éventuelle cohabitation des deux mécanismes d'aide européens, le fonds de stabilité financière (FESF) qui existe déjà et son successeur désigné, le mécanisme européen de stabilité (MES).
Les attentes sont très fortes pour ce sommet présenté comme celui de la dernière chance, encouragées par les annonces lundi de la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy. Les deux dirigeants ont détaillé mercredi leur compromis au président du Conseil européen Herman Van Rompuy destiné à réformer la gouvernance économique européenne.
"C'est une vision à moyen terme", a souligné Yves Marçais. "Ce qui est important c'est de savoir si la BCE va adopter une ligne un peu plus accommodante".
Si une nouvelle baisse des taux est généralement attendue par les analystes, les interrogations persistent autour d'un interventionnisme plus direct de l'institution.
"Il n'est pas difficile de voir pourquoi les marchés financiers ont répondu positivement aux dernières propositions destinées à sauver l'euro: elles semblent ouvrir la porte à une aide financière immédiate de la BCE et fournir un plan à long terme pour prévenir de futures crises. Mais nous soupçonnons que les autorités vont au final décevoir une nouvelle fois", ont avancé les analystes de Capital Economics.
Le retournement du marché a concerné en premier lieu les valeurs bancaires. Après avoir caracolé en tête dans la matinée, elle ont fini dans le rouge. Société Générale a perdu 1,33% à 20,00 euros, Crédit Agricole 1,76% à 4,81 euros. BNP Paribas a limité ses pertes, cédant 0,17% à 32,99 euros.
Les valeurs les plus sensibles à la conjoncture et le secteur automobile ont accompagné le mouvement, dans un schéma familier d'un marché inquiet pour la santé de la zone euro.
Parmi les plus fortes baisses de la cote se trouvaient l'équipementier Faurecia (-4,15% à 15,35 euros) et le constructeur Peugeot (-3,59% à 13,43 euros).
Carrefour a lâché 2,95% à 18,44 euros. Selon Le Figaro, le groupe envisage de lancer une offre publique d'échange (OPE) amicale sur Guyenne-Gascogne (+4,33% à 85,03 euros) qui exploite plus d'une trentaine d'hypermarchés et de supermarchés à l'effigie du géant de la distribution.
TF1 s'est replié de 3,50% à 7,90 euros et Metropole TV (M6) 1,86% à 11,35 euros. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a refusé le passage sur la TNT gratuite pour les chaînes de télévision payantes LCI (TF1) et Paris Première (M6).
Air France-KLM a finalement cédé 0,32% à 4,33 euros après avoir affiché une forte progression dans la matinée. Le trafic passager de la compagnie a progressé de 2,5% au mois de novembre, alors que dans le même temps l'activité de fret a chuté de 8,1%.
Le titre de l'opérateur boursier NYSE Euronext a été malmené (-4,80% à 20,02 euros) alors que la fusion avec Deutsche Börse semble mal engagée au vu des solutions proposées à ce jour par les parties pour répondre aux exigences de la Commission européenne, selon une source proche du dossier.