La Grèce doit encore économiser 23 milliards d'euros d'ici 2015, selon le programme budgétaire de moyen terme 2012-2015 des finances publiques que le gouvernement va présenter dans les prochains jours, a annoncé mercredi le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.
"Pour faire baisser le déficit public, qui doit atteindre 17 milliards d'euros d'ici fin 2011 et doit être réduit à 3 milliards d'euros d'ici fin 2015, c'est-à-dire en dessous de 3% du PIB (...), il faut des interventions qui vont atteindre 23 milliards d'euros", a indiqué M. Papaconstantinou au cours d'un colloque financier à Athènes.
Le cadre de ce projet de budget triennal doit être présenté en conseil des ministres jeudi, puis le projet doit être présenté au Parlement d'ici le 15 mai, pour un vote prévu début juin, ont par ailleurs précisé des sources gouvernementales.
La Grèce a dû économiser près de 14 milliards d'euros en 2010 et est parvenue à baisser son déficit de plus de cinq points (15,4% du PIB en 2009) après avoir adopté un plan de rigueur draconien en échange d'un prêt de 110 milliards d'euros accordé au pays par la zone euro et le FMI.
"Ces économies ont été faites grâce à des coupes salariales dans la fonction publique de 15% et de la réduction des retraites de 10%", a rappelé M. Papaconstantinou tout en assurant que les mesures prévues n'allaient pas de nouveau toucher les salariés.
Selon M. Papaconstantinou, les économies envisagées seront effectuées "en réduisant le coût de l'administration publique (fusion des services et des organismes publics, restructuration des entreprises publiques) et en luttant contre l'évasion fiscale".
Selon la presse grecque, deux tiers de ces économies concernent la réduction des dépenses publiques et un tiers l'augmentation des recettes publiques.
"Il faut continuer les réformes structurelles qu'on a déjà entrepris", a souligné le ministre, en précisant que "l'exploitation du patrimoine public est très importante".
Lors de l'annonce des nouvelles mesures, "le gouvernement va parallèlement annoncer le plan de privatisations-exploitation du patrimoine public", a-t-il confirmé.
Sous la pression de ses créanciers, zone Euro et FMI, la Grèce s'est en effet engagée à mener à bien un ambitieux plan de privatisations destiné à engranger 50 milliards d'euros d'ici 2015.
Le ministre a répété que la Grèce "se trouvait actuellement au milieu de la plus grave récession que le pays ait jamais connu", rappelant que "l'économie (PIB) s'est contractée de 4,5% en 2010, au même niveau que la zone euro il y a deux ans".
Toutefois, il s'est déclaré optimiste pour la sortie de crise en indiquant que "la récession en Europe a été suivie par la reprise" et que "selon les chiffres officiels, si le dernier trimestre de 2010 était le pire des trimestres pour la Grèce, le premier trimestre de 2011 sera meilleur et que d'ici la fin 2011 il y aura une reprise".