LONDRES (Reuters) - La Russie continuait lundi à bombarder des cibles sur l'ensemble du territoire ukrainien, y compris dans l'ouest du pays relativement épargné par la guerre, ont dit les autorités à Kyiv et à Moscou.
Selon la télévision ukrainienne, qui cite les services ferroviaires, des frappes russes ont visé cinq gares du centre et de l'ouest de l'Ukraine, faisant un nombre encore indéterminé de victimes.
Le patron des Chemins de fer ukrainiens, Oleksander Kamichine, a déclaré que les bombardements, qui font écho à celui de la gare de Kramatorsk dans le Donbass, s'étaient déroulés en l'espace d'une heure.
Le gouverneur de la région de Vinnitsia, Serhi Borzov, a évoqué de son côté sur Telegram des frappes meurtrières contre des "infrastructures vitales" de deux villes de cette région du centre de l'Ukraine, Jmerinka et Koziatine.
L'ensemble du pays est resté lundi matin en état d'alerte aux bombardements aériens pendant deux heures, une période inhabituellement longue pendant laquelle la population doit trouver refuge dans des abris.
Le ministère russe de la Défense a fait état de son côté de tirs de missiles contre la raffinerie de Krementchouk, la plus importante d'Ukraine avant la guerre, mais dont le gouverneur de la région de Poltava avait dit au début du mois qu'elle avait été détruite par un bombardement russe.
"Des armes à longue portée de haute précision ont détruit les capacités de production d'une raffinerie pétrolière à la périphérie nord de la ville de Krementchouk, ainsi que des capacités de stockage de produits pétroliers qui alimentaient l'armée ukrainienne", a dit le ministère.
Krementchouk, sur les rives du Dniepr, est un important centre logistique pour les troupes ukrainiennes qui combattent l'invasion russe dans le Donbass. Selon le gouverneur de la région de Poltava, l'attaque menée lundi a fait un mort et sept blessés.
NOUVEAU CESSEZ-LE-FEU ANNONCÉ À MARIOUPOL
Du côté russe de la frontière, un incendie faisait aussi rage lundi dans un gros dépôt de carburant près de la ville de Briansk. Les autorités russes, qui avaient accusé la semaine dernière des hélicoptères ukrainiens d'avoir lancé une attaque dans cette région située à 150 km de la frontière, ont dit avoir ouvert une enquête pour déterminer l'origine du sinistre.
Des images circulant sur les réseaux sociaux, dont Reuters n'a pas pu vérifier l'authenticité, montrent deux grosses explosions secouer le dépôt de carburant.
Selon le ministère russe des Situations d'urgence, le feu qui a éclaté dans la nuit n'a pas fait de victime.
L'état-major de l'armée ukrainienne a déclaré lundi que les bombardements russes se poursuivaient par ailleurs sur la quasi-totalité de la ligne de front dans l'est du pays, y compris contre le complexe industriel d'Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol, dont le président russe Vladimir Poutine a décrété le blocus la semaine dernière après avoir revendiqué la prise de la ville.
Kyiv a depuis proposé à Moscou des négociations portant spécifiquement sur le statut de Marioupol, où les forces russes et leurs alliés séparatistes tentent selon un conseiller du président ukrainien Volodimir Zelensky de "finir le travail".
Le ministère russe de la Défense a fait lundi une énième annonce de cessez-le-feu dans la ville portuaire dévastée par les combats pour permettre l'évacuation des civils réfugiés dans les sous-sols de l'usine Azovstal avec les derniers combattants ukrainiens. Aucune des précédentes tentatives d'évacuation n'a abouti.
(Rédigé par Guy Faulconbridge, version française Tangi Salaün)