Investing.com – Après avoir déjà nettement chuté la semaine dernière, et après une ouverture hebdomadaire en gap baissier hier soir, la paire GBP/USD a encore significativement accentué sa chute ce lundi, passant sous le seuil psychologique clé de 1.30.
Après des propos déjà jugé dovish la semaine dernière du gouvernemeur de la BoE mark Carney et d’autres membres de la banque centrale, Gertjan Vlieghe, membre du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, a laissé entendre aujourd’hui qu'il pourrait voter en faveur d'une baisse des taux d'intérêt si les données à venir ne laissent pas entrevoir un rebond de l'économie britannique.
Vlieghe a déclaré au Financial Times que les prochaines réunions des banques centrales étaient "absolument en direct", sous-entendant que tout sera possible à chaque réunion.
On notera par ailleurs que plusieurs données économiques publiées ce lundi devraient renforcer encore davantage les préoccupations de la banque centrale, avec les chiffres du PIB montrant que l'économie britannique a connu en novembre sa plus faible croissance annuelle depuis plus de sept ans.
Le PIB en novembre n'a augmenté que de 0,6 % par rapport à novembre 2018, tandis que la production manufacturière et la production industrielle ont baissé sur une base annualisée.
La Banque d'Angleterre n'a pas réduit ses taux depuis 2016, et a donc été l'une des rares grandes banques centrales à maintenir des taux stables l’année dernière.
Rappelons que Silvana Tenreyro, un autre membre de la BoE avait déclaré vendredi qu'elle soutiendrait une baisse de taux si l'économie ralentissait.
Enfin, on notera que dans une analyse publiée ce lundi, les analystes de Berenberg Economics suggèrent que bien que la livre sterling demeure faible par rapport aux fondamentaux et à la confiance intérieure sous-jacente, l'incertitude persistante du Brexit, notamment en ce qui concerne la négociation de la future relation UK-UE, pourrait encore peser sur la monnaie.
"Nous prévoyons une nouvelle appréciation modeste par rapport à l'euro - de 1,17 actuellement à 1,20 d'ici la fin de 2020 - avec un gain plus important par rapport au dollar - de 1,31 à 1,38 sur la même période - reflétant la faiblesse généralisée du dollar à mesure que les marchés mondiaux prennent plus de risques ", ont prévu les analystes de Berenberg.
A court terme, on notera que la Commerzbank (DE:CBKG) estime que la cassure sous 1.30 pourrait déclencher « une glissade vers le creux de décembre à 1.2908 », soulignant qu’un échec sur ce support « mettrait la ligne de tendance haussière de 4 mois à 1.2801 et la moyenne mobile 200 jours à 1.2689 en ligne de mire ».
A la hausse, Commerzbank relève une résistance clé à 1.3285, selon elle la « dernière défense avant le sommet de décembre à 1.3515. »