Les immatriculations de voitures neuves ont connu un léger sursaut en octobre en France et la baisse sur l'ensemble de l'année devrait être limitée de 3 à 5%, selon de nouvelles prévisions du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) publiées mercredi.
Le mois dernier, les immatriculations ont progressé de 2,8% en données brutes à 176.203 unités, a fait savoir le CCFA. Les marques étrangères ont fait légèrement mieux que les françaises, avec une hausse de 3,2% contre 2,6%. Ceci a particulièrement profité au Japonais Nissan, partenaire de Renault, à l'Allemand Volkswagen et au Coréen Hyundai.
Côté français, PSA Peugeot Citroën a vu ses ventes s'éroder de 4,5%, après avoir déjà chuté le mois précédent à cause de difficultés d'approvisionnement en vis. Celles de son concurrent Renault ont bondi de 11,3% grâce aux bonnes performances de sa marque à bas coûts Dacia.
Ceci s'explique par le fait que le groupe avait connu des difficultés d'approvisionnement sur des moteurs diesel pendant plusieurs mois mais qu'il avait continué à prendre des commandes et qu'"à présent nous les livrons", selon Bernard Cambier, directeur commercial de Renault.
Pour 2011, le CCFA se montre un peu moins pessimiste. "On pense qu'on sera entre -5 et -3%", a déclaré un porte-parole à l'AFP. Le CCFA, qui tablait en début d'annéesur un recul de 10%, avait déjà corrigé sa prévision au printemps à -8%.
Un objectif jugé réaliste par Flavien Neuvy, responsable de l'observatoire Cetelem, site d'études et de veille. "Le gros de l'année est écoulé et la gestion de l'après prime à la casse a été bien faite", estime-t-il.
Renault est plus optimiste, tablant sur un marché français plus ou moins stable, tandis que PSA prévoit un recul de 4%.
Sur dix mois, les immatriculations ont légèrement progressé de 0,4% à 1,84 million d'unités.
Les immatriculations font du yoyo depuis avril et la disparition des derniers effets de la prime à la casse. Ce dispositif gouvernemental de soutien au secteur, mis en place pendant la crise de 2008-2009, a pris fin le 31 décembre 2010 mais ses effets s'étaient encore fait sentir au premier trimestre.
Depuis, les marques se livrent à "une guerre des prix" pour attirer les clients particuliers, constate M. Neuvy. "La prime à la casse a été largement remplacée par les opérations promotionnelles des constructeurs qui se battent pour maintenir leur part de marché et faire des volumes de ventes coûte que coûte", ajoute-t-il.
Tous, alors que le contexte économique actuel est incertain, gardent en tête la dernière crise économique qui les avait pris de cours, les laissant avec des stocks énormes sur les bras quand les consommateurs avaient brusquement réduit les achats de voitures. Pour éviter de revivre ce scénario, PSA Peugeot Citroën et Renault ont déjà prévu de réduire leur production en arrêtant quelques jours leurs usines.
Le deux derniers mois de l'année risquent d'être plus compliqués, les immatriculations ayant été gonflées fin 2010 par l'effet "prime à la casse".
Et les incertitudes sur la situation économique commencent doucement à se faire sentir, selon M. Cambier. "Cela s'est ressenti au mois d'octobre, où les commandes de particuliers ont été en baisse par rapport à l'an dernier."
Du côté des entreprises en revanche, les ventes aux flottes se maintiennent, selon le CCFA. Celles des véhicules utilitaires légers --bon indicateur de l'état d'esprit des entreprises-- ont pris 0,7% sur les dix premiers mois de l'année à 2,2 millions.