Le Trésor américain a annoncé jeudi soir avoir conclu un accord avec le constructeur automobile italien Fiat pour lui vendre sa part de 6% dans l'américain Chrysler pour 560 millions de dollars.
Fiat va payer 500 millions de dollars pour les 98.461 actions Chrysler encore détenues par l'Etat fédéral américain qui s'était porté au secours du troisième constructeur américain pendant la crise, a indiqué le Trésor dans un communiqué.
En outre, l'Italien va verser 75 millions de dollars pour racheter les droits du Trésor à racheter des actions Chrysler actuellement détenues par le syndicat de l'automobile UAW. Le Trésor conservera 80% de ce montant, soit 60 millions, les 15 millions restants revenant au gouvernement du Canada, qui avait participé au sauvetage de Chrysler.
A l'issue de la transaction, le Trésor sera totalement sorti du capital de Chrysler, qu'il avait renfloué à hauteur de 12,5 milliards de dollars au total. Il aura récupéré 11,2 milliards, mais il est "peu probable" qu'il parvienne à récupérer le 1,3 milliard restant, note le communiqué.
"Au moment où le Trésor se défait de son investissement dans Chrysler, il est clair que la décision du président (Barack) Obama de soutenir cette entreprise et de la restructurer était la bonne", a commenté le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, cité dans le communiqué.
"Aujourd'hui, les constructeurs automobiles américains connaissent l'une des renaissances les plus improbables de l'histoire récente, créant des emplois et investissant dans l'ensemble de notre pays", a-t-il ajouté.
Chrysler, qui a réalisé son premier bénéfice trimestriel depuis le dépôt de bilan au premier trimestre, a été le seul constructeur américain à voir ses ventes progresser en avril aux Etats-Unis.
Fiat, qui a pris les commandes opérationnelles de Chrysler lors de sa sortie du dépôt de bilan en juin 2009, possède déjà 46% de son capital.
Il doit obtenir d'ici la fin de l'année 5% de plus lorsque Chrysler aura produit une voiture économe en carburant basée sur une plateforme Fiat.
L'accord annoncé jeudi pour racheter la part du Trésor lui permettra donc de porter sa part à 57% de l'américain d'ici la fin de l'année.
Le PDG de Fiat, Sergio Marchionne, s'est donné pour objectif de renforcer l'alliance avec Chrysler, pour former "un seul groupe" d'envergure "mondiale", rivalisant avec les tout premiers groupes automobiles de la planète, comme l'américain General Motors, l'allemand Volkswagen et le japonais Toyota.
Chrysler vise à présent son retour en Bourse, dont il était sorti en 1998 au moment de son rachat par l'allemand Daimler, pour la fin 2011 au plus tôt.