A l'heure où les réservations pour les destinations exotiques sont en berne, les parcs de loisirs surfent sur la vague du tourisme de proximité qui bat son plein en ces temps de crise.
Les parcs de loisirs résistent globalement à la morosité générale, surtout ceux qui drainent une clientèle française de proximité et échappent ainsi à la désaffection des touristes étrangers, a dit mardi le secrétaire d'Etat au Tourisme Hervé Novelli.
"Les résultats des parcs seront dans l'ensemble bons malgré la crise", a-t-il affirmé lors d'une visite du Parc Astérix à Plailly (Oise) au nord de Paris, numéro deux du secteur avec 1,8 million de visiteurs en 2008.
Le Parc Astérix, qui fête cette année ses 20 ans, connaît "un mois de juillet excellent", avec une "nette progression de la fréquentation" par rapport à l'an dernier, a déclaré son directeur général, François Fassier.
Pour la saison 2009, le parc table sur "une bonne stabilité du chiffre d'affaires" (68,5 millions d'euros en 2008).
"La saison se joue en juillet et août", qui représentent 40% du chiffre d'affaires, a déclaré M. Fassier. Plus que la crise, les parcs redoutent les aléas de la météo: "15 jours de pluie en août, et vous flinguez la saison".
Son grand rival, l'américain Euro Disney, numéro un incontesté avec 15,3 millions de visiteurs l'an dernier, risque d'être moins bien loti: 57% de sa clientèle est étrangère, contre 15% pour le Parc Astérix.
La saison s'annonce "compliquée" pour Euro Disney, qui "doit désormais glaner une clientèle de proximité" pour compenser la chute des touristes étrangers en France, a déclaré à l'AFP Didier Arino, gérant du cabinet d'études Protourisme.
D'octobre à mars, les parcs aux couleurs de Mickey ont certes enregistré une nouvelle fréquentation record, avec 7,1 millions de visiteurs, grâce à une forte hausse des clients français (+18%). Mais la chute des clients espagnols (-40%) et britanniques (-11%), généralement plus dépensiers, a pesé sur les recettes, en baisse de 7,3%.
Dans l'ensemble, les parcs de loisirs sont toutefois "un des rares secteurs qui continuent à progresser, avec une fréquentation et un chiffre d'affaires en hausse", a dit M. Arino.
Le secteur pèse lourd, avec un chiffre d'affaires estimé à 2 milliards d'euros par an. La centaine de parcs de loisirs en France accueille entre 50 et 70 millions de visiteurs chaque année, selon les estimations.
"Nous faisons plus que résister. La crise favorise les parcs régionaux", a fait valoir Serge Naïm, directeur des parcs de loisirs de la Compagnie des Alpes, propriétaire du Parc Astérix.
Face à la crise, le groupe s'adapte: les prix d'entrée des parcs Walibi près d'Agen et de Lyon ont été baissés de 20%. Du coup, leur chiffre d'affaires a bondi de 30% depuis le début de leur saison en avril.
Autre parc du groupe, Planète Sauvage, près de Nantes, a vu son chiffre d'affaires exploser (+74%) depuis avril après avoir ouvert un dauphinarium et table sur 300.000 visiteurs cette année, contre 200.000 en 2008.
"En tant que destinations de proximité, les parcs de loisirs sont un refuge en temps de crise, et offrent aux visiteurs un univers en rupture avec le quotidien", a fait valoir un porte-parole du Futuroscope, près de Poitiers.
Peu dépendant des étrangers, qui ne constituent que 12 à 13% de sa clientèle, le Futuroscope, numéro trois des parcs à thèmes, a vu le nombre de ses visiteurs bondir de 10% en juillet.