Les représentants des salariés de New Fabris à Chatellerault, qui menacent de faire sauter leur usine en liquidation s'ils n'obtiennent pas une prime de 30.000 euros, ont rendez-vous le 20 juillet avec le ministre chargé de l'Industrie Christian Estrosi, a-t-on appris lundi auprès de la préfecture de la Vienne.
La préfecture n'a toutefois pas pu dire si le rendez-vous aurait lieu avec M. Estrosi lui-même ou avec son directeur de cabinet. Elle a précisé que ce rendez-vous avait été calé avant le week-end.
Selon Anne Frackowiak, directrice de cabinet du préfecture de la Vienne, les effectifs du centre de secours de Chatellerault ont été renforcés par des sapeurs-pompiers professionnels, même si l'ultimatum des salariés court jusqu'au 31 juillet. "Nous gardons le contact avec les salariés", a-t-elle indiqué. "Si la situation se tendait, nous en serions informés. Mais pour l'instant ils sont surtout calmes et déterminés", a-t-elle indiqué.
Les salariés de Fabris ont déjà rencontré le groupe PSA la semaine dernière, et ont un rendez-vous avec Renault jeudi. Ils demandent aux deux groupes automobiles, qui étaient clients de leur usine, de payer la prime de 30.000 euros qu'ils réclament.
Renault et PSA, principaux clients de New Fabris considèrent que le versement d'une telle indemnité n'est pas de leur ressort. Interrogés par l'AFP, les directions des deux groupes ont souligné lundi leurs efforts financiers consentis depuis plusieurs mois en faveur de New Fabris.
La direction de PSA Peugeot-Citroën a déclaré "ne pas avoir à se substituer aux actionnaires ou à l'Etat". "Nous avons soutenu New Fabris financièrement pendant sa période d'observation, pour assurer les fins de mois pendant six mois, les avons mis en contact avec un éventuel repreneur mais ça n'a pas abouti", a souligné un porte-parole de PSA.
"Nous avons montré au liquidateur que nous étions prêts à reprendre le stock, cela ferait de l'argent soit pour l'Etat qui est le premier créancier, soit pour les salariés", a-t-il poursuivi, alors que la valeur des pièces fabriquées et stockées dans l'usine est estimée à 2 millions d'euros. "Cela fait trente ans que PSA est client de cette entreprise, qui a rencontré des difficultés dès 2007. Des clients se sont alors retirés mais nous les avons soutenus jusqu'au bout", a ajouté le porte-parole.
A la direction de Renault, on souligne également les efforts du constructeur en faveur de New Fabris depuis sa mise en règlement judiciaire, "sous forme de maintien des commandes et d'avances de trésorerie". "Nous avons essayé aussi de susciter des offres de repreneurs potentiels, mais aucun ne proposait de solution pérenne", ajoute-t-on de même source.