La mairie de Paris a confirmé mercredi avoir accordé à LVMH le permis de construire pour lancer le chantier de transformation de la Samaritaine fermée depuis 2005 où des commerces et un hôtel de luxe côtoieront des logements sociaux et une crèche.
"Les permis ont été signés hier, en deux volets", a indiqué la mairie à l'AFP, confirmant une information du Parisien mercredi.
LVMH avait déposé en juillet 2011 ses demandes de permis pour ce projet chiffré à près de 460 millions d'euros et attendait depuis lors le feu vert des pouvoirs publics pour lancer les travaux dans l'"ancien magasin des nouveautés", fermé à l'été 2005 pour cause de vétusté et de dangerosité.
"Un long travail a été mené avec LVMH, il y avait des ajustements à faire. La ville était vraiment soucieuse de faire du logement social", a expliqué la mairie de Paris à l'AFP.
La "nouvelle Samaritaine", installée entre la Seine et la rue de Rivoli, comprendra finalement 21.000 mètres carrés de commerces, des bureaux, un hôtel de luxe Cheval blanc (groupe LVMH), mais aussi 96 logements sociaux et une crèche.
Ce qui "permettra, conformément au PLU de la ville de Paris, de produire un ensemble cohérent favorisant non seulement la mixité sociale mais également la mixité des usages et des fonctions", s'est félicitée la mairie.
Les travaux doivent débuter rapidement, mais l'ouverture a été repoussée à fin 2015 au mieux.
Le nouveau magasin fera notamment une large place aux montres: "2.000 m2 seront consacrés à la montre, ce sera un espace multi marques", a indiqué le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony, au Parisien.
LVMH prend ainsi le contre-pied d'un vaste projet de mégastore de montres de luxe chapeauté par son concurrent Richemont, numéro deux mondial du secteur, et qui doit voir le jour boulevard Haussmann, à la place d'un ancien magasin Old England.
M. Guiony a décrit le projet. La Samaritaine, côté rue de Rivoli, subira "une destruction-construction complète, sauf pour la partie XVIIe à l'arrière de l'îlot et pour les trois immeubles de logements" (situés rue Baillet).
L'architecture du bâtiment sera "contemporaine", "avec une façade vitrée ondulée et sérigraphiée de gros points ronds" et "une cour intérieure plantée" en son coeur.
Côté Seine, la partie Jourdain-Plateau sera "le coeur de la zone commerciale du site", avec notamment "une cour intérieure moderne".
La partie verrière (...) sera elle "magnifiée".
Et le site renfermera "la quintessence de commerce parisien" mais sans que l'on y trouve de tout. Il n'y aura plus de rayon bricolage, notamment...
"Nous voulons faire un magasin populaire et attractif, à la fois pour les habitants du quartier et pour les touristes", a expliqué M. Guiony.
Il accueillera un espace dédié aux parfums, un autre pour les produits Louis Vuitton (500 m2), la marque phare du groupe LVMH, et "peut-être une librairie".
On y trouvera aussi des espaces de restauration, "entre l'épicerie et la restauration rapide", et un hôtel de luxe de près de 80 suites et chambres occupant le bâtiment Art Déco d'Henri Sauvage.
"Notre objectif est d'en faire le plus bel hôtel urbain du monde", a lancé M. Guiony, en indiquant que "95% des chambres donneront sur la Seine, de Notre-Dame à la Tour Eiffel".
Le projet de remodelage du bloc d'immeubles a été confié à l'agence Sanaa, prix Pritzker 2010, dont les deux architectes sont Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa.
L'aménagement intérieur de l'immeuble en bord de Seine qui accueillera l'hôtel Cheval Blanc a lui été confié à Edouard François.