Jeudi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne s'inscrivait en légère baisse contre sa principale contrepartie, le dollar américain (- 0,42% à 1,1157 dollar l'euro). Ces huit derniers jours, elle a perdu près de 2% tout en restant à bonne distance de son plus bas annuel, à 1,0462.
Par ailleurs, l'euro se tasse de 0,62% contre le yen à 137,94, de 0,19% face au sterling à 0,7121 mais grappille 0,13% contre le franc suisse à 1,0475.
De nouveau, les négociations avec la Grèce, dont l'issue suscitait dernièrement un certain optimisme de la part des dirigeants européens comme des opérateurs financiers, paraissent bloquées.
Alors qu'un accord entre la Grèce et ses créanciers semblait quasiment acquis en début de semaine, l'Eurogroupe (d'hier, ndlr) s'est terminé sans avancée. La réunion de l'Eurogroupe a duré moins d'une heure ! Pourtant, le temps est compté et un défaut de la Grèce face à au FMI à la fin du mois devient de plus en plus probable, constatent ce matin les analystes d'Aurel BGC.
Il ne reste seulement que cinq jours pour trouver un accord et éviter un défaut de paiement à la Grèce, confirme Saxo Banque.
De plus, Oddo & Cie se montre peu enthousiasmé par le Conseil européen qui commence aujourd'hui : ce conseil est censé discuter d'un 'rapport des quatre présidents' (Dijsselbloem, Draghi, Juncker, Tusk) sur la gouvernance économique de la zone euro. C'est là aussi que David Cameron pourrait engager la discussion sur une possible révision des Traités. La question grecque a déjà été traitée lundi, mais pourrait encore être discutée.
La banque d'investissement américaine Raymond James n'est pas plus positive : 'c'est l'histoire sans fin', estime-t-elle, alors que les échéances se rapprochent. 'La résolution du problème pourra-t-elle, une fois encore, être reportée à plus tard ? Probablement. Mais si tel était le cas, il est à craindre que la date à laquelle une solution interviendra ne se décale dans le temps. Peut-être jusqu'à ce que les Européens rentrent de leurs vacances d'été.
Cependant, selon les cambistes de Société Générale (PARIS:SOGN), 'les retombées des négociations avec la Grèce sont plus susceptibles d'avoir des conséquences sur les devises d'Europe centrale que sur l'euro/dollar'. En effet, pour les spécialistes, l'évolution de cette dernière paire de devises semble pour l'instant déterminée par l'écart de taux entre le Bund allemand et les Treasuries américains, plutôt que par les pourparlers de Bruxelles.
Ce midi, le rendement du 'dix ans' américain se tendait légèrement à 2,38%, quand celui du Bund s'effritait à 0,83%.
Et Société Générale de conclure que si un accord avec Athènes venait néanmoins à être 'rafistolé' cette semaine, 'l'attention des opérateurs se reporterait alors sur les statistiques américaines attendues la semaine prochaine, notamment les indices ISM et les créations d'emploi. Ce qui constituerait, au final, un retour à la normale'.
Cet après-midi depuis les Etats-Unis, les investisseurs surveilleront notamment les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage (attendues à 272.000 par le consensus, après 267.000 huit jours plus tôt) ainsi que les revenus et les dépenses des ménages, qui devraient s'inscrire en légère hausse.
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