Le groupe boursier NYSE Euronext a annoncé mercredi qu'il allait délocaliser les serveurs informatiques de ses plateformes de négociation d'actions et d'obligations de la France vers le sud-est de l'Angleterre d'ici fin 2010.
"Les serveurs informatiques vont migrer de Paris à Basildon", dans la grande banlieue de Londres, a précisé à l'AFP un porte-parole de Nyse Euronext, confirmant une information parue dans Les Echos.
"On parle bien de serveurs et non de ressources humaines, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de migration de postes en Grande-Bretagne", a-t-il assuré.
Ce transfert signifie que tous les ordres de Bourse passés sur Nyse Euronext seront désormais traités en Grande-Bretagne, qui deviendra le premier centre informatique de l'opérateur boursier.
"Conçu pour répondre aux besoins de nos clients, notre nouveau +data center+, situé dans le sud-est de l’Angleterre, sera notre +data center+ principal en Europe", souligne Nyse Euronext dans un communiqué.
L'actuel centre informatique principal, situé à Aubervilliers, en région parisienne, "devient le centre de secours", a indiqué le porte-parole.
"C'est une décision regrettable" mais "ce n'est pas du tout le coeur de l'activité de NYSE Euronext qui part à Londres", tempère-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Economie Christine Lagarde: "toute la matière grise" reste à Paris.
Nyse Euronext "a précisément fait le choix d'implanter les équipes à Paris plutôt qu'à Londres" pour le développement "des applications informatiques permettant les négociations de produits dérivés", a-t-on indiqué à l'AFP de même source.
"C'est une opération qui n'est pas nouvelle" car "depuis trois mois l'Autorité des marchés financiers et la Commission bancaire examinent le projet", a-t-on en outre souligné.
"C'est un projet technologique, mais il y aura des conséquences sociales", s'inquiète de son côté Evelyne Marc, représentante CFE-CGC chez Euronext Paris, craignant des suppressions d'emplois chez NYX Technologies, la filiale de Nyse Euronext qui gère la partie technologique de l'opérateur boursier.
Le risque est qu'avec "les services opérés à Londres, il devienne difficile de maintenir des équipes à Paris", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Ce déplacement vise "à renforcer notre compétitivité pour les traders algorithmiques" qui sont en majorité à Londres, a expliqué le porte-parole de Nyse Euronext.
"Ils vont pouvoir mettre leurs serveurs à côté des nôtres dans notre centre informatique pour gagner quelques micro-secondes", ce qui est très important dans ce type d'échanges, a-t-il détaillé.
Cette délocalisation intervient alors que l'opérateur boursier subit de plein fouet la concurrence des plateformes alternatives qui proposent notamment une technologie de pointe, fondée sur des algorithmes.
Ces plateformes comme Chi X et Bats ont été lancées à partir de fin 2007 grâce à la directive Mifid favorisant la libéralisation du marché boursier.