PARIS (Reuters) - Les représentants de 52 pays et organisations se sont retrouvés lundi au niveau ministériel à Paris pour une session informelle de deux jours, afin de tenter d'accélérer les négociations sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, leur a rappelé, à moins de cinq mois de la conférence de Paris sur le climat (COP21), que le temps pressait.
"Il y a très peu de jours de négociation devant nous. Or, on ne va pas trouver l'accord dont nous avons besoin sur un coin de table et au dernier moment", a-t-il dit en début de réunion.
"L'idée qu'on pourrait trouver un compromis ambitieux de dernière minute est une illusion", a-t-il ajouté.
La session de négociation qui s'est déroulée à Bonn, en Allemagne, du 1er au 11 juin, n'a pas permis de véritable percée dans le toilettage du document de travail de près de 90 pages qui doit servir de base à un accord à la conférence de Paris.
Les négociateurs s'en sont remis à deux diplomates pour rédiger un texte structuré et débarrassé d'un certain nombre d'options, texte qu'ils ont promis de remettre vendredi.
Ce ne sera cependant qu'une première mouture, qui devra être encore améliorée pour préserver les chances d'aboutir à Paris en décembre à un accord universel et contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre et un réchauffement climatique contenu sous le seuil de 2°C d'ici la fin du siècle.
L'ONU et la France, organisatrices de la COP21, comptent pour ce faire sur une impulsion politique. D'où la réunion de lundi et mardi qui rassemble des représentants des différents groupes de pays concernés, des plus riches aux plus pauvres et aux plus menacés par les dérèglements climatiques, en passant par les économies émergentes.
"Nos négociateurs techniques butent encore sur une série de grandes questions politiques qu'ils ne peuvent pas toujours résoudre à leur niveau", a dit Laurent Fabius.
"Il nous faut, nous ministres, chercher des compromis sur les grandes questions politiques (...) qu'il reviendra ensuite à chacun d'entre nous de promouvoir en donnant des instructions claires dans ce sens à nos négociateurs", a-t-il ajouté.
Les questions traitées lundi et mardi à Paris sont regroupées en deux thèmes : les ambitions d'un accord, à savoir le seuil des 2°C, et le traitement différencié des pays selon leur niveau de développement et de vulnérabilité.
Laurent Fabius a annoncé qu'une nouvelle session informelle aurait lieu début septembre à Paris sur les questions de financement, autre point dur de la négociation.
Parmi d'autres rendez-vous à venir, il a également dit qu'une "pré-COP" pourrait être organisée à Paris début novembre pour régler les problèmes politiques encore en suspense.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)