L'association de consommateurs CLCV réclame dans une étude mardi plus de transparence dans la formation des prix alimentaires et un état des lieux de la concurrence locale dans la distribution, craignant une répercussion des hausses au consommateur "mécanique" et "très contestable".
"Il y a un risque que les prix alimentaires à la consommation augmentent. Pour nous il est important d'agir au niveau de la concurrence entre enseignes de la grande distribution", a expliqué Charles Pernin, spécialiste des questions alimentaires au sein de l'association.
"Pour cela, il faut qu'il y ait une expertise sur les zones de chalandise pour que l'on puisse diagnostiquer d'éventuelles positions dominantes". La zone de chalandise est l'espace géographique d'où proviennent les clients d'un magasin.
Une proposition de loi en cours d'examen au Sénat sur l'urbanisme commercial prévoit la mise en place d'un observatoire dont une des missions serait l'analyse de la concurrence par zone de chalandise, et dont les données devraient être transmises à l'Autorité de la concurrence, souligne-t-il.
"C'est un élément concret pour suivre les positions dominantes qui peuvent exister au niveau local", estime-t-il, rappelant que l'Autorité de la concurrence "peut demander à des enseignes de céder par exemple des surfaces de vente".
La CLCV réclame également "la transparence des prix" à travers un renforcement des capacités d'expertise de l'observatoire des prix et des marges incluant "une analyse des marges nettes", alors que pour l'instant il "se contente d'observer des marges brutes".
Or les professionnels (industriels, distributeurs...) "peuvent invoquer un certain nombre de facteurs comme la hausse des coûts salariaux, de l'énergie, ou des transports", souligne-t-il. Si les marges nettes étaient connues "cela permettrait de mettre en évidence une augmentation des bénéfices de certains professionnels au détriment des prix à la consommation".
Les hausses des prix des matières premières agricoles sont "incontestables". En revanche, ce qui pose problème, c'est que les évolutions des prix des matières premières soient répercutées sur les consommateurs "à sens unique", c'est-à-dire à la hausse, ajoute-t-il.