La compagnie aérienne australienne Qantas, dont un Airbus A380 a connu la semaine dernière une grave avarie en plein ciel, va maintenir au sol ses six gros-porteurs pendant encore 72 heures après la découverte de fuites d'huile sur certains moteurs équipant ses appareils de ce type.
Le directeur général de Qantas Alan Joyce a indiqué lundi que des tests techniques rigoureux avaient révélé des anomalies sur des moteurs Rolls-Royce de trois appareils.
"Les fuites d'huile étaient au-delà de la tolérance acceptable", a déclaré Alan Joyce devant des journalistes, précisant que "tous ces moteurs étaient neufs". "Actuellement, Qantas ne prévoit pas de faire voler sa flotte de A380 avant 72 heures", a-t-il ajouté.
La compagnie aérienne Singapore Airlines a pour sa part indiqué lundi qu'aucun problème n'était apparu sur les moteurs Rolls-Royce Trent 900 équipant ses propres Airbus A380, à l'issue d'une série d'inspections.
"Nous avons achevé les inspections sur l'ensemble de nos 11 appareils A380 et nous n'avons rien trouvé d'inquiétant", a déclaré Nicholas Ionides, porte-parole de la compagnie dans un communiqué.
Qantas, qui n'a subi aucun crash d'un grand avion de ligne depuis 90 ans, vient de connaître deux avaries de réacteurs Rolls-Royce au cours des derniers jours, affectant un Airbus A380 et un Boeing 747.
La compagnie a interrompu ses vols d'A380 jeudi après l'atterrissage d'urgence à Singapour d'un de ses gros porteurs d'Airbus qui effectuait la liaison Singapour-Sydney, pour un problème de moteur.
Le lendemain de l'incident sur l'Airbus, un Boeing 747 de Qantas - qui ironie de l'histoire transportait à son bord le commandant de l'A380 accidenté la veille et ses deux pilotes - a également dû revenir atterrir à Singapour après une avarie en plein vol sur un autre type de moteur Rolls-Royce.
"Nous sommes la seule compagnie à avoir cloué au sol ses A380. Nous prenons la sécurité incroyablement au sérieux et par conséquent, nous décidons de maintenir au sol ces avions et nous les laisserons au sol aussi longtemps qu'il le faudra pour que nous soyons certains que les faire voler est sûr", a assuré M. Joyce plus tôt dans la matinée lundi, à la radio-télévision ABC.
Il est possible qu'"il y ait un problème avec le moteur qui ne corresponde pas à aux critères de conception", selon le directeur général de Qantas. Les fuites d'huile devraient aider à cerner la source de l'avarie, a-t-il ajouté.
Qantas possède une flotte de six A380 qui effectuent des liaisons très rentables depuis les deux principales villes d'Australie, Sydney et Melbourne, vers Londres ou Los Angeles.
Suite à l'immobilisation de ses gros-porteurs Airbus, la compagnie fait voler des avions supplémentaires sur certaines lignes. Elle n'a pas souhaité donner une estimation du coût de ces perturbations.
L'incident sur l'A380, le plus gros avion de ligne du monde capable de transporter plus de 500 passagers, est le premier d'une telle gravité depuis sa mise en service en 2007.
La compagnie a fermement démenti que l'incident puisse être dû, comme l'ont affirmé des syndicats, à l'externalisation de la maintenance à d'autres compagnies à l'étranger.