L'avionneur français Dassault a accentué jeudi son lobbying en faveur du Rafale, accusant ses rivaux suédois et américains de désinformation pour tenter de remporter un contrat sur la fourniture d'avions de combat d'une valeur de plusieurs milliards de dollars.
La filiale brésilienne de Dassault a convoqué à la hâte une conférence de presse à Brasilia pour contrer les affirmations du suédois Saab et de l'américain Boeing selon lesquelles le Rafale du constructeur français était trop cher.
"Malheureusement, nos rivaux ont commencé à faire des déclarations publiques qui ne correspondent pas à la réalité pour tenter d'influencer la décision", a déclaré Jean-Marc Merialdo, directeur de la filiale Brésil de Dassault, dans une conférence retransmise sur internet.
Il répondait à des commentaires faits récemment par des dirigeants de Saab et de Boeing dans la presse.
Le Rafale est considéré comme le favori face au F/A-18 Super Hornet de Boeing et du Gripen NG de Saab pour fournir 36 avions de combat multi-rôles au Brésil, en raison en particulier de l'engagement de la France d'un transfert total de technologie.
L'armée de l'air brésilienne doit rendre un avis technique au cours du mois, a confirmé mercredi Dassault. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré plusieurs fois que la décision finale sera politique et qu'il aura le dernier mot.
Le représentant de Dassault s'est refusé à discuter du prix, invoquant une clause en ce sens de l'appel d'offres, mais a affirmé que le prix du Rafale était "comparable à celui d'autres appareils de la même classe".
Selon lui, le Gripen n'est pas de la même classe, car il s'agit d'un monomoteur avec des performances opérationnelles inférieures.
M. Merialdo a souligné que "toutes les technologies du Rafale étaient à 100% françaises et n'avaient pas besoin de l'autorisation d'un autre pays pour être exportées".
D'autres représentants de Dassault ont affirmé que le système d'armement français était inclu dans le transfert de technologie promis, même si les missiles Mica avaient des composants non-français qui pourraient l'exclure du contrat.
Dassault a réitéré que si le Rafale était choisi par le Brésil, les six premiers appareils seraient construits en France et les autres 30 assemblés au Brésil.