PARIS (Reuters) - François Hollande exclut, dans une interview à paraître jeudi, de financer par une nouvelle taxe ou un nouvel impôt la transition énergétique, mesure phare de son quinquennat, estimant que cette charge devait être assumée par les consommateurs pour plus d'équité.
"Il n'est pas question de créer un impôt ou une taxe supplémentaire", indique le chef de l'Etat dans un entretien publié dans plusieurs titres de la presse régionale du groupe Ebra. "La transition énergétique ne doit pas être un prétexte pour augmenter les prélèvements."
"Je m'y refuse. Il n'est pas question non plus que des contribuables payent pour les gaspillages et les pollutions qui ne sont pas de leur fait", ajoute-t-il.
Promulguée cette semaine, la loi sur la transition énergétique contient un amendement programmant un quasi quintuplement de la fiscalité sur le carbone en 15 ans.
Prié de dire si elle serait payée par les consommateurs plutôt que par les contribuables, François Hollande a répondu : "Oui. Cela permet de répartir la charge sur les consommateurs, par rapport aux choix de consommation de chacun".
Le chef de l'Etat juge par ailleurs "vitale" pour la planète la conclusion d'un accord en décembre à Paris où se tiendra la 21e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21).
Après l'échec de Copenhague en 2009 et l'accord en demi-teinte de Lima en 2014, la France espère aboutir à la conclusion d'un accord universel et contraignant visant à maintenir le réchauffement de la Terre en deçà de 2°C.
"Les preuves des effets désastreux du réchauffement climatique sont accablantes", souligne le chef de l'Etat. "Nous sommes en convergence avec Angela Merkel. Barack Obama a pris des engagements forts. La Chine est prête à s'impliquer".
"Il faut aussi démontrer aux pays émergents qu'il est possible de lutter contre le réchauffement climatique sans remettre en cause leur développement", a-t-il ajouté.
Les 195 pays participants de la COP21 ont jusqu'au 1er octobre pour déposer leur contribution nationale de lutte contre le changement climatique. A l'heure actuelle, seuls 55 pays l'ont fait.
(Marine Pennetier, édité par Pierre Serisier)