Le FMI a ouvert la voie vendredi à des sanctions contre l'Argentine, pouvant aller jusqu'à l'exclusion du Fonds, en adoptant pour la première fois de son histoire, une "déclaration de censure" contre le pays, accusé de tronquer ses statistiques économiques.
Dans un communiqué, le conseil d'administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, a appelé Buenos Aires à corriger "sans délai" les inexactitudes de ses statistiques de croissance et d'inflation et a fixé un nouvel ultimatum au pays pour fin septembre.
"Le conseil d'administration appelle l'Argentine à adopter sans délai les mesures visant à corriger les inexactitudes" de ses statistiques, indique le communiqué.
Dans le collimateur du FMI depuis juillet 2011, l'Argentine pourrait être privée d'accès aux ressources qu'elle verse au Fonds avant de se voir retirer ses droits de vote au sein de l'institution et, sanction ultime, d'en être exclue.
L'Argentine, qui a déjà un lourd passif avec le Fonds depuis sa faillite en 2001, est notamment accusée de minorer son inflation. En 2011, ses chiffres officiels faisaient état d'une inflation à 9,5% alors que les instituts privés l'avaient évaluée à plus du double (23%).
C'est la première fois dans l'histoire du Fonds monétaire international, créé en 1944, qu'une procédure de sanctions va aussi loin contre un pays en raison de problèmes de statistiques.
La Tchécoslovaquie reste le seul pays à avoir été exclu du FMI, au milieu des années 1950 alors que le pays était sous domination soviétique, mais le FMI n'avait pas alors utilisé cette procédure de "censure".